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Date d'ajout : 08-08-12

Jehro écrit et chante pour les Marathonians

Jehro - Quai Baco

Jehro naît Jérôme Cotta le 11 février 1965 dans le Panier, un quartier de Marseille.

Si la famille est modeste, elle n’en reste pas moins tournée vers la musique, la littérature et l’art en général.

Son père, Albert Chénier de son nom de scène, est un auteur-compositeur-interprète qui transmet à son fils le goût de la création.

« J’ai de très bons souvenirs de mon enfance, car mon père invitait souvent des chanteurs, des comédiens et des écrivains à la maison. Il y avait une ambiance de musique et de joie et j’ai grandi dans tout ça » (Mouvances, avril 2006)

Notamment dans les mélodies de Georges Brassens, Jacques Brel, Léo Ferré et autre Georges Moustaki qui passent en boucle à la maison.

Jérôme n’a que six ans quand son père disparaît dans un accident de voiture.

Sept années plus tard, il s’initie à la musique. Tout naturellement. A 13 ans, il créé des accords et chante en play-back en prenant ça pour un jeu. Une approche de la musique qu’il gardera toute sa carrière.

London calling

A 20 ans, les disques des chanteurs de son père sont remplacés par les K7 de Marvin GayeJeff Buckley, Sarah Vaughan et Chet Baker. Jehro se tourne vers la musique anglophone et s’installe deux ans à Londres pour mieux s’y imprégner.

Il fréquente les squats du côté d’Hammersmith. Si la drogue est omniprésente, la musique aussi. Jehro côtoie une multitudes d’artistes talentueux aux origines et nationalités différentes.

« Dans un grand terrain vague, un mini-village s’était formé. On occupait des vieux bus délabrés des années 1950. Dans ces cars, on t’accueillait avec le joint, le bol de thé et il y avait des instruments, que chacun pouvait prendre pour jouer à sa guise. J’y ai fait énormément de rencontres et découvert de nouvelles musiques. D’abord le flamenco avec des espagnols, puis le reggae avec des jamaïquains. » (reggae.fr, 19/01/07)

Le reggae a sur lui un grand impact. Il y avait un avant et un après. Jehro ne jure plus que par Bob Marley et la musique rasta.

« J’ai découvert le reggae, une musique comportant une sorte de volupté, lente et dansante à la fois. Sans être violente, elle reste puissante malgré tout. J’ai surtout découvert Bob Marley, que j’ai de suite apprécié pour la poésie de ses textes, son côté humaniste, sa dimension spirituelle et le fait qu’il soit très ouvert, très tolérant. Mon initiation au reggae s’est faite avec lui. J’aime sa capacité de formuler en quelques mots des phrases profondes et justes. Pareil pour sa musique : en quelques accords, Bob va à l’essentiel. Il y a quelque chose de très profond dans ses compositions. Dans le rock, des groupes comme Police ou U2 cultivent aussi cette forme de simplicité. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas facile de faire simple et bien. » (reggae.fr, 19/01/07)

Back to France

Si Jehro prend conscience à Londres qu’il est possible de vivre de la musique, c’est en France qu’il décide de se lancer. Il pose ses valises dans sa ville natale de Marseille et commence à jouer dans les clubs avec différents groupes locaux. Au début, il ne joue pratiquement que des reprises de grands noms comme Otis Redding, les Blues Brothers, Joe Cocker, Wilson Picket, James Brown, Marvin Gaye, Bill Withers et bien sûr Bob Marley.

En 1991, Jehro monte à Paris pour tenter sa chance après avoir été invité par un ami musicien. Il devient rapidement le chanteur de Solo, un groupe de funk-rock-reggae. L’aventure dure près de cinq ans.

« Ça m’a appris la gestion de la scène et l’esprit d’équipe. On n’avait pas beaucoup d’argent mais on montait quand même sur scène, avec une bonne humeur commune à tous. Toute l’équipe se serrait les coudes, on était très solidaire. » (Mouvances, avril 2006)

Une industrie qui ne veut pas de lui

S’il garde d’excellents souvenirs de sa première véritable expérience professionnelle, Jehro regrette l’incapacité du groupe à composer ses propres compositions. Il décide alors de se lancer dans une carrière solo et sort en 1998 un premier album : « L’Arbre et le fruit ».

Publié chez Chrysalis/EMI, sous son vrai nom Jérôme Cotta, l’album est réalisé par Franck Eulry et André Margail. Il rencontre un succès d’estime plutôt encourageant, mais Jehro n’en est pas du tout satisfait.

Selon lui, « L’Arbre et le fruit » est un album beaucoup trop formaté, loin de ses aspirations. Il explique ce décalage par un manque d’expérience et de confiance. Avec du recul, il se rappelle d’une expérience douloureuse dans un style qui n’était pas le sien, celui de la chanson française.

Jehro connaît alors une petite période de doute mais deux amis producteurs-arrangeurs le relancent dans le bain dès 1999. Il s’agit de Christian Brun et Richard Minier, plus connus sous le pseudo artistique des Marathonians.

Jehro met trois ans à composer et enregistrer un second album chez EMI. Tout est prêt en 2002. Mais un mois avant la sortie, la maison de disques en pleine restructuration brise le contrat qui l’unit avec le chanteur marseillais. C’est pour lui une abérration : investir près de 150 000 euros dans un projet et le laisser partir en fumée.

Il connaît alors une seconde période difficile. Sa foi dans l’industrie musicale et dans sa capacité à vivre de son talent disparaît.

Il s’enferme dans une démarche plus introspective et contemplative dans laquelle il s’intéresse aux musiques du monde. Toutes les musiques du monde.

Son horizon s’élargit, et avec lui sa créativité. Nouveaux rythmes, nouvelles mélodies, Jehro dispose maintenant de plus de matière pour travailler et composer sa propre musique.

Le salut marathonien

Il collabore d’abord à l’écriture de « Les portes du ciel », un album de la chanteuse franco-italienne Veronica Antico jusqu’au jour où il donne un coup de main aux Marathonians. Il co-écrit six chansons et interprète trois titres de leur album « A tropical Soul Adventure » sorti en 2003.

Richard Minier et Christian Brun sont ravis de cette collaboration artistique. Ils proposent alors à Jehro de produire ses prochaines chansons. Le chanteur accepte et les premières maquettes du projet « Jehro » voient ainsi le jour en 2005 à Cotignac, un petit village du Var.

Jake Bailey, un auteur ami des Marathonians, rejoint les autres dans leur retraite du Var. Il participe à l’écriture des chansons en anglais.

Jehro ne le sait pas encore, mais il est en train de construire son succès. Quand Richard Minier propose une démo aux radios parisiennes, Nova est emballée. La station diffuse régulièrement la maquette du titre « Everything » et invite plusieurs fois le chanteur à participer à ses « Nuits Zébrées », une émission live en direct.

Puis d’autres titres se retrouvent par-ci par-là sur différentes compilations comme « Nova Tune 10 »« 24 hours in Paris » ou « Magic summer ».

Pendant ce temps-là, Jehro se fait lentement mais sûrement un nom sur la scène parisienne. A La Guingette Pirate, aux soirées acoustiques du Tryptique, en première partie d’Amos Lee et de Patrice, etc.

Jusqu’à signer en juillet 2005 chez le label Recall.

« C’est la maison de disques qui avait le point de vue le plus pertinent sur mon projet et qui prenait en compte la dimension humaine de ma démarche. » (Dossier de presse, 2006)

Huit mois plus tard, le 6 mars 2006 sort l’album « Jehro » avec le succès qu’on lui connaît. L’album est depuis certifié disque d’or.


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