Catherine Ringer rencontre Fred Chichin
Catherine Ringer naît le 18 octobre 1957 à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine d’une mère architecte et d’un père artiste-peintre.
Ce père, un polonais naturalisé français en 1980, a survécu aux camps de concentration. De retour à la maison, il reste traumatisé. Chaque nuit est ponctuée par les cris et les cauchemars qui réveillent la petite Catherine, couchée avec son frère dans la même chambre que leurs parents.
« La beauté de l’art l’a aidé à survivre après les camps. Cette leçon de vie ne m’a jamais quittée : résister par la création, ne jamais subir, sublimer la douleur. » (lejdd.fr, 01/05/11)
Pendant tout son enfance, Catherine s’efforce de respecter l’adage paternel : « Je ne travaille pas, je joue, je m’amuse ». Elle fait preuve d’un esprit peu conventionnel dès ses premières années. Sa forte personnalité se remarque à l’école. Très bonne élève, elle adopte rapidement un comportement non-conformiste.
Elle a tout d’une grande
À 8 ans, elle est modèle pour des magazines de mode.
« Au bout d’un moment, j’ai trouvé ça très ennuyeux, alors je tirais la langue au photographe. »
À la même époque, elle chante, se découvre une passion pour la flûte et se précipite au Conservatoire. Sauf qu’un professeur l’oblige à se mettre au solfège. La petite Catherine, têtue et rebelle, quitte immédiatement le Conservatoire.
Toujours à 8 ans, elle apparaît dans le film de Marianne Oswald : « Ils étaient deux coquins ».
La Catherine adolescente développe une attirance pour le cinéma en passant des après-midi entiers au Gaumont-Palace ou à la Cinémathèque Française avec ses copains, mais c’est aussi l’époque où la musique entre dans sa vie. Un peu de Rolling Stones en rentrant de l’école, du Brassens pour la profondeur, du Chopin pour le Voyage intérieur et la Callas avec qui elle vocalise dans sa chambre.
Chant, danse, théâtre et films pornos en guise de formation
En 1972, elle a 15 ans quand elle quitte le Collège Honoré de Balzac pour se consacrer à temps plein à une carrière artistique.
« J’ai commencé par le théâtre musical expérimental. Les auteurs recherchaient des voix mal placées, suraiguës, parasitées. C’étaient des happenings, plus que des concerts, mis en scène par Michael Lonsdale sur des textes de Michel Leiris. » (Libération, 1985)
À 18 ans, Iannis Xenakis l’embauche comme soliste et la chorégraphe argentine Marcia Moretto devient son professeur de danse.
« A l’époque, je tournais également des films pornos hard. Cela me plaisait d’appartenir à tous ces milieux en même temps : scène de lesbianisme le matin, Xénakis l’après-midi et audition pour Luis Bunuel le soir. » (Libération, 1985)
Elle aurait pu intégrer l’école de l’Opéra de Paris, mais décline l’invitation.
« Je ne voulais surtout pas m’enfermer dans un genre. »
Elle se fait un nom
A la fin des années 70, Catherine Ringer est déjà bien installée dans le monde artistique et gagne correctement sa vie.
Elle danse avec Marcia Moretto au Café de la Gare en 1976 et dans un spectacle d’Armando Llamas au Festival Trans-Théâtres de 1977. Elle fait aussi partie d’un ballet africain.
« J’avais appris toutes les danses. On aimait bien ma façon de danser, mais je n’étais pas noire, alors je restais en coulisse à faire les chœurs. » (ritamitsouko.org)
A la même période, elle prête sa voix au film d’animation « Les Boulugres » et à quelques dessins animés diffusés sur FR3.
Enfin, elle joue aussi dans un téléfilm de Gérard Jourd’hui : « Le temps des yéyés »
Si Catherine se fait un nom dans la danse et l’audiovisuel, elle peine à se révéler dans l’industrie musicale. Jusqu’au jour où elle rencontre Frédéric Chichin. On est alors en mai 1979. Marc’O monte un opéra-rock, « Flash Rouge », où Catherine occupe le rôle principal. Fred est engagé dans la troupe en tant que musicien.
De cette rencontre naît le duo rock Les Spratz, futurs Rita Mitsouko.
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