C’est dans une Carrière pratiquement complète à Nantes que les belges de Balthazar venaient défendre avec vigueur leur dernier album intitulé « Sand ». Dans une show haut en couleur porté par une maîtrise scénique impressionnante, les belges ont pu nous enivrer de leur rock au groove bluesy. 

Dans une ambiance très graphique portée par des lumières à la sobriété tranchante, les belges de Balthazar lancent les hostilités avec « HourGlass » tiré de leur dernier album Sand. Abordant le temps « qui avance lentement » les belges posent le décor. Ecrit avant la pandémie, ces paroles ont un goût d’oracle et électrisent progressivement un public venu en force retrouver le goût des bons concerts. Dans un ambiance au feutré enivrant, ils nous emportent dans un show très maîtrisé. Que ce soit sur « GrapeFruit » ou « Do not claim Them Anymore », Balthazar révise son répertoire à la grande joie d’un public qui prend doucement ses marques. 

Montant progressivement en puissance, les belges nous impressionnent de la facilité avec laquelle le groove de leurs compositions s’insinue dans un public conquis. Ils enchainent les anciens tubes « Sinking Ship » , « The BoatMan », et font monter en pression une salle où les têtes dodelinent de plus en plus. Dans un rock précieux la musique se densifie pour atteindre des sommets de blues dans une sorte de cocon crash au graphisme lumineux toujours aussi soigné. 

Graves et reluisants sur « Moment » ils nous font entrer dans les profondeurs de « Sand« . Le groove radical des 5 garçons nous transporte dans une pop granuleuse. Sous un jeu de lumière assez simple les belges réussissent à transformer la scène en une ambiance entre intimité et grandiloquence rock. Sans aucune pause, ils enchainent les titres et chauffent à blanc le public sur le magnifique « On a Roll » qui nous cloue sur place. Dans un groove insidieux, les belges écrasent l’audience de leurs sons à tomber pour un rendu qui se finit sur un a capella.

Après un « Blood Like a Wine » des origines où Jinte Deprez démarre seul puis est rejoins progressivement par le groupe, les belges s’élancent dans une suite de titre cultivant une expérimentation pop qu’ils mettent en oeuvre sur « Linger On ». Ils installent progressivement une sorte de douceur au rock funk qui perdure jusqu’à la fin du set et nous entraine dans de véritables passe d’armes faisant rugir leurs instruments pour un rendu qui nous coupe le souffle. 

Finissant sur un « Loser » qui nous prend au tripes, Balthazar termine en beauté un concert électrique au groove bluesy.  Mélangeant avec intelligence, tubes passés et nouveautés, les belges transforment la scène de la Carrière en une sorte de réunion de famille sentant bon le retour à la normale. 

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com