/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 09-12-14

The Limiñanas – « (I’ve Got) Trouble in Mind »

Duo perpignanais ayant fourbi ses premières armes aux États-Unis, The Limiñanas nous reviennent avec un 2ème album sous forme de compilation toujours autant marqué par les 60’s. Encensés par la presse musicale anglo-saxonne lors de la sortie de leur premier album, les Français continuent de nous servir des titres envoûtants.

Passée l’intro, on retrouve les sonorités 60’s dans ces guitares grésillantes, ces basses claquantes et ces arrangements sobres. Marie Limiñanas emplit l’espace et nous rend rapidement addict de cette approche pop élégante. On pense ainsi à Nancy Sinatra sur « I’m Dead » dans cette musique rock à l’esthétisme vintage ou à Jacqueline Taieb sur « Migas 3000 » où la voix très érotique de la française sert un titre entre ironie et second degré.

Mari et femme à à la ville Lionel et Marie Limiñanas développent tout deux une réelle obsession (le mot est de Lionel) pour le rock garage américain underground des années 60. Nous faisant découvrir sur un titre comme « Je m’en vais » la vision 60’s d’une musique électronique qui débutait à peine, les Français impressionnent de leur parti pris et de cette constance dans l’approche conceptuelle d’un style plus ou moins disparue.

Constitué de titres inédits et de singles dénichés au fil du temps, ce nouvel album prouve l’homogénéité de l’univers des perpignanais. Agissant comme un voyage dans le temps, le duo  retranscrit à la perfection la musique d’une époque. Reprenant à leur compte cette approche franco-française dans le texte sur des arrangements clairement anglo-saxons, ils nous offrent un album riche et dense.

Bien sûr l’ombre de Gainsbourg plane. Au travers de ces morceaux au yéyé désenchantés et de ces textes au goût de libération sexuelle, la musique du duo trouve sa source dans une pop-rock psychédélique. Très Dandy Warhol sur « Tu es à moi », le groupe apparaît à l’aise sur ces constructions répétitives à la sobriété élégante.

The Limiñanas nous parlent d’une époque où Ennio Morricone n’hésitait pas à organiser de véritables combats instrumentaux dans ces BO grandiloquentes, d’une époque où la découverte de liberté engendrait tous les excès, toutes les critiques et où liberté rimait avec pavé. Bien plus qu’une suite de titres, cet album décrit l’univers complexe et extrêmement créatif d’un duo vénéré au États-Unis.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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