Bob Sinclar signe « Gym tonic » avec un des Daft Punk
Bob Sinclar, Christophe Le Friant de son vrai nom, a toujours entretenu le mystère concernant sa date de naissance. Si certaines sources le voient naître à Douarnenez le 10 mai 1967, l’artiste a déclaré sur RTL être né le 10 mai 1969 à Paris. Sur Société.com, M. Christophe Le Friant, gérant de Yellow Productions (le label de Bob Sinclar), est bien né à cette date à Paris.
Quand il est petit, Christophe n’a rien d’un musicien. Ce qui le fait vibrer, c’est plutôt le foot.
« Je ne suis pas du tout issu d’une famille de musiciens. Je ne suis d’ailleurs moi-même pas musicien à la base et je n’ai eu aucune formation classique. » (Hexadance.com, 08/03/2003)
En 1976, Christophe est alors en poussin dans une équipe de foot quand la Mairie de Paris invite son club en Argentine à l’occasion de la Coupe du Monde.
« Nous avons été sélectionnés pour être les mascottes de l’équipe de France durant le Mundial. J’avais 9 ans et c’était juste un rêve, le voyage sans les parents, aller en Argentine, en plus pour voir la Coupe du monde. […] C’était magique. D’ailleurs, j’ai pris une photo avec les Tricolores sur le terrain lors du match Argentine-France à Buenos Aires au Stade Monumental. Mais je ne l’ai jamais retrouvée… C’est moi qui tenais le ballon. » (lequipe.fr, 13/06/2010)
Au début des années 80, le foot fait place au tennis. Christophe rêve alors de devenir tennisman professionnel. Il fait de nombreux tournois et atteint le niveau 15/4.
Du sport à la zik
Jusqu’à ses 18 ans, Bob Sinclar se concentre essentiellement sur le sport. Il écoute bien quelques chansons funk à la radio mais ça s’arrête là. En revanche, sa soeur, elle, est beaucoup plus tournée vers la musique. Elle écoute de la new-wave et des groupes anglo-saxons. C’est elle qui influence son petit frère.
Passé 18 ans, Christophe sort en boîte et découvre une autre culture, une autre vie. Le hip-hop, la dance et tout ce qui entoure le deejaying commencent à le passionner.
La vraie révélation, il l’a en 1987 en assistant à un concert d’Afrika Bambaata. Il décide alors d’acheter des platines et mixe dans sa chambre.
« Au départ, je voulais juste scratcher et me faire des cassettes. J’avais ma petite table de mixage et je faisais des cassettes que j’écoutais dans mon walkman en allant à l’école. Je kiffais la musique. » (dailymotion.com, 2006)
Christophe fouine les bons disquaires à la recherche de perles rares. Il lui faut aussi acheter plus de matériel. Pour financer tout ça, il donne des cours de tennis aux enfants dans le quartier du Marais.
Jusqu’à animer sa première « soirée » en 1988.
« La musique que j’aimais ne se jouait pas en club. A la fin des années 80, tout était très commercial. Or, j’avais des goûts pointus, et les clubs, en France, ne voulaient pas de moi. » (Paris Match, 18/08/2008)
Pourtant, les clubs finissent par l’embaucher pour des petits cachets. Notamment le Palace et les Bains-Douches.
Il entame alors une vraie carrière et se choisit un nom : The Mighty Bop.
« Mon premier mix, c’était au Queen en 1989. J’avais appelé la soirée ‘’Funk you’’. J’ai dû perdre 15 litres d’eau ! J’étais tellement passionné que je jouais les titres un par un et j’oubliais de regarder la piste. » (Public, 23/04/2006)
L’année 1991 marque un premier tournant. Après deux mois de service militaire, il met de côté le deejaying pour se consacrer à la production. Sa volonté : créer sa propre musique pour la diffuser à l’étranger.
Il s’associe deux ans plus tard avec Alain Hô, lui aussi DJ, pour créer le label Yellow Productions. Les deux amis multiplient les projets sous de faux noms pour faire croire que leur label accueille beaucoup d’artistes.
« Entre 1993 et 1997, j’ai produit Kid Loco, Dimitri from Paris, Salomé de Bahia, Bang Bang, Tom et Joyce. Pour eux, c’était l’occasion de rejoindre un label qui, certes, se faisait dans ma chambre d’adolescent, mais qui vendait des disques à l’étranger. Tout seul, en faisant moi-même les cartons, j’ai vendu 250 000 disques de ‘’Sacrebleu’’ de Dimitri from Paris. » (Paris Match, 18/08/08)
L’avènement de Bob Sinclar
En 1997, Christophe Le Friant devient Bob Sinclar après d’être appelé The Mighty Bop, Réminiscence Quartet et Chris the french kiss.
Le pseudonyme vient du film « Le Magnifique » de Philippe de Broca que Christophe apprécie particulièrement. Jean-Paul Belmondo y incarne le personnage Bob Saint-Clare.
Il sort l’album « Paradise » en 1998. Un album qui se vend à 300 000 exemplaires.
« Pendant une réunion de DJ à Miami, j’ai rencontré un agent qui voulait que je redevienne DJ. C’est là que ma carrière a vraiment décollé. » (Paris Match, 18/08/2008)
La presse lui tourne autour. Pour les photos, il fait poser un de ses amis au look bien particulier.
« Sur le premier album, je ne souhaitais pas du tout me mettre en avant. J’avais donc inventé ce personnage d’espion, un peu french lover. Le problème, c’est qu’ensuite, les gens ne comprenaient pas quand je venais mixer en club. Ils s’attendaient à voir débouler un grand moustachu, entouré de pin-up. Enorme déception. » (Rock & Folk, 01/11/2000)
Bob Sinclar, inconnu du grand public, jusqu’au jour où il signe le single « Gym tonic », avec l’aide de Thomas Bangalter des Daft Punk. Le monde entier découvre alors le DJ français qui n’a plus qu’à enchaîner les singles et les albums.
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