/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-07-16

Red Hot Chili Peppers – « The Getaway »

On ne les attendait plus, les Red Hot sont de retour ! Depuis l’échec commercial de « I’m with you », les Américains s’étaient fait discrets… Accompagnés de Danger Mouse aux manettes, ils nous reviennent avec de nouveau cette envie de faire une musique au funk bondissant et à la pop mélodique. Loin d’atteindre la fougue des débuts, ce nouvel album apparaît plus frais que les précédents.

On retrouve avec empressement cette pop mâtinée d’un funk tranchant. Pourtant, ils apparaissent vite un peu faiblards sur un « The Getaway » lisse et sans véritable relief. Flea à beau avoir le slap facile, on a la désagréable impression d’avoir devant nous un groupe pour lequel la pop a gagné et le funk joue les seconds rôles. Multipliant les chœurs et les refrains chantants, les Américains se livrent à un exercice de standardisation dommageable. Sans réussir à nous convaincre sur cette composition un poil répétitive, ils nous immergent dans une musique aux lenteurs parfois presque ennuyantes.

Que cela soit sur « Dark Necessities » ou « Sick Love », les Red Hot naviguent dans une zone de transition se situant entre pop au funk sucré et variété aux rythmes syncopés. Claquant leur basse, cassant leur rythme, ils y ajoutent une couche très pop donnant au tout une impression de subtilité lente et méthodique. Demeure encore ce vernis un peu lisse et bien-pensant d’une pop à la grandiloquence un poil surdimensionnée. On a cette impression d’une lourdeur au démarrage, que les Américains mettent du temps à rentrer dans le style qu’ils ont si souvent portés. Le résultat tient tout de même la route mais apparaît faiblard pour ce groupe au talent connu et reconnu.

On ressent pleinement la patte mélodique de Danger Mouse sur la plupart des titres, mais c’est notamment sur le calme et extrêmement pop  « The longuest Wave », rappelant les balades d’Oasis, que le producteur apparaît le plus présent. Délaissant leur rythmique syncopée pour nous abreuver d’une mélodie à tomber, ils construisent une pop scintillante de mille feux. On est surpris de cette sorte d’entracte, de cet interlude doux et superbement instrumenté qui donne au tout une véritable puissance.

Malgré cette approche pop lancinante, les RHCP réussissent tout de même à imposer leur univers sur quelques morceaux. Ainsi « This Ticonderonga » apporte à l’album une coloration beaucoup plus rock qui donne à voir Anthony Kiedis et ses compères dans un style beaucoup plus en phase avec leur approche. On retrouve une certaine fougue, un certain art dans cette musique puissante manquant malheureusement de ce côté urgent que les premiers albums avaient mis en exergue. Seul « Detroit » nous propose un funk aux couleurs des 90’s. Mêlant pop syncopée et funk accidenté, ils réussissent un morceau à tomber dont on sort pleinement ragaillardi et rassuré sur leurs capacités.

Ce 11ème album sonne comme un retour timide mais présent aux sources d’un style qu’ils ont, des années durant, mis en scène avec brio. Même si le funk n’est toujours pas assez représenté dans cet album où la pop se taille la part du lion, les Américains signent un « The Getaway » extrêmement plaisant aux mélodies efficaces et dynamiques. On regrette juste que l’envie ait quelque peu déserté l’âme des Red Hot Chili Peppers.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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