Chronique acerbe – Ice-T sort un livre autobiographique
Le rappeur américain Ice-T est sur le point de publier le livre autobiographie « Mémoire de ma vie de gangster et de ma rédemption, de South Central à Hollywood ». Quai Baco en fait la chronique, avec une méchanceté gratuite délectable.
« Ma vie a été une grande histoire/ Dans une guerre absolue/ Dois-je faire le bien ? Dois-je faire le mal ?/ Faire la paix ou devenir dingue ? »
Les lyrics d’Exodus résument assez bien ce à quoi on peut s’attendre dans le livre qu’Ice-T s’apprête à sortir le 15 novembre prochain : de l’égo-trip dramatisé à la limite du culte de la personnalité.
Dramatiser sa vie pour en ressortir grandi et faire un gros coup de pub, la formule a longtemps marché, mais elle devient un peu vieillote. Si le film « 8-Miles » sur les origines d’Eminem a rencontré un vrai écho, les biopics qui sortent à la pelle aujourd’hui sont plutôt à ranger du côté des flops. Qu’en sera-t-il de « Mémoire de ma vie de gangster et de ma rédemption, de South Central à Hollywood », le roman autobiographique d’Ice-T à paraître en novembre prochain ?
Déjà, qui est ce fameux Ice-T ? Pour certains, ce nom rappelle vaguement quelque chose, sans en être sûr. Un rapport avec Cool-T ou One-T ? Pas du tout. Comme le présente (objectivement) la préface du livre écrite en français par Stéphanie Binet, « Ice-T est une icône du hip-hop. On dit qu’il a inventé à lui tout seul le gangsta rap dans les années 80. Pour les téléspectateurs, c’est l’inspecteur Odafin « Fin » Tutuola de la série prestigieuse New York Unité Spéciale. Mais, là où s’arrêtent les projecteurs, loin des gros titres des journaux, commence la véritable histoire de Ice-T, celle que des millions de ses fans n’ont jamais entendue. »
Nom de Dieu ! On va apprendre des choses incroyables sur un chanteur qui nous importe autant que la belle-mère de Britney Spears.
Comme dans toute bonne biographique qui se respecte, l’enfance sera malheureuse (orphelin dans la rue) et le sujet frôlera la mort (accident de voiture). Mais qu’on se rassure, le héros auto-proclamé de cette histoire sans suspense aura un jour une révélation : il décidera de quitter le monde du crime pour creuser son propre chemin vers celui du spectacle et la célébrité internationale.
« Ce livre est à la fois un récit de rédemption où tout est dit sans détours et un voyage guidé au firmament de la culture populaire, en compagnie de ses étoiles. Acteur et rappeur reconnu il partage avec nous des histoires jamais contées sur des amis tels que Tupac, Dick Wolf, Chris Rock, et Flavor Flav avec ses bois de cerf. Les lecteurs suivront la fuite désespérée du groupe de rock sulfureux Body Count devant une foule de fans en furie à Milan, et entendront comment la légende du rap a combattu les censeurs auto- désignés dans la polémique sur sa chanson Cop Killer. » Sortons les violons.
Et puis on va avoir le droit à des prises de position sur le mariage ou la monogamie, comme si la célébrité (ou ce qui y ressemble) autorisait le rappeur américain à guider nos vies.
Le livre vous donne envie ? Vous êtes bien le seul. Mais si vous avez besoin de papier toilette supplémentaire, surveillez les étagères des librairies le 15 novembre prochain. « Mémoire de ma vie de gangster et de ma rédemption, de South Central à Hollywood » a quand même raison sur un point : « Dès que tu gagnes du fric, des tas de gens fauchés viennent raconter des conneries sur toi. C’est tout ce qu’ils ont. » Ice-T, quand je lis la présentation de ton livre, tu peux pas savoir ce que je suis fauché…
S.L.
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