Patrick Bruel – « Lequel de nous »
« Lequel de nous » marque le retour de Patrick Bruel. 6 ans que ses fans attendaient sagement le successeur des « Souvenirs devant ».
« Lequel de nous » n’était pas impatient à l’idée de retrouver notre « Patriiiick » national dans les bacs ? 6 années durant lesquelles le chanteur avait laissé place au comédien.
Premier titre de ce nouvel album : « Dans ces moments là ». Dès les premières notes, on retrouve du Bruel comme on aime. Une chanson clin d’œil à son titre « Place des Grands Hommes ». Gégé, Marco et Marion : tous sont de la partie. Mais la voix de Patrick Bruel a changé. Plus apaisée, plus sensible. Les mots sont susurrés un peu à la manière d’un Marc Lavoine. L’émotion prend le pas et sera le fil conducteur de cet album.
Car des ballades, ce n’est pas ce qui manque. « Tout change si vite », « Les cigales s’en foutent » et la très belle « Viens tout contre moi » sont toutes les trois des chansons très douces. Une recette vue et revue par le chanteur mais qui fonctionne une nouvelle fois. Les fans seront comblés et touchés par les mots et l’émotion qui émanent de la voix de Patrick Bruel.
Mais il faut bien l’admettre, rares sont les moments où l’on tape du pied en écoutant « Lequel de nous ». Le rythme est apaisé tout au long de ces 12 morceaux qui composent l’opus. « She’s Gone » parvient à mettre un peu d’énergie dans cet album notamment grâce à ses couplets plutôt bien construits. Le titre éponyme de cet album est d’ailleurs le plus pêchu. Cette chanson un peu tzigane, signée Felix Gray, sent bon le tube et ce n’est pas un hasard si elle a été sélectionnée comme premier single.
Ce qui pouvait faire peur à la diffusion de la tracklist de l’album, c’est ce duo. Patrick Bruel en compagnie de La Fouine sur le titre « Maux d’enfants ». Difficile grand écart entre rap et variété. Un tel duo est sympathique quand on sent que la chanson a été composée pour allier les deux univers. Malheureusement, il s’agit bien là d’un featuring et non d’un duo. La Fouine a eu le droit à 40 secondes pour poser son rap et pas une de plus. Dommage car le flow du rappeur est vraiment intéressant et pouvait supposer qu’une belle collaboration entre ces deux artistes aurait pu être à l’origine d’un titre phare façon Calo/Passi.
Patrick Bruel en rappeur ce n’est donc pas pour aujourd’hui. Les titres emplis d’émotion comme « Je serai là pour la suite », « Rome » ou « J’aurais chanté peut-être » collent davantage à l’image de l’artiste. Et que dire des « Larmes de leurs pères », une chanson chargée d’émotion que sait si bien interpréter le chanteur. Malgré son final façon Vangelis dans la BO de Christophe Colomb, cette chanson est d’une efficacité sans équivoque.
L’émotion est donc l’ingrédient principal de ce nouvel album de Patrick Bruel. Un album sans réelle surprise mais avec une saveur envoutante que les fans attendaient depuis plusieurs années maintenant. De bon augure pour sa prochaine tournée qui sera sans aucun doute un succès.
Jean-Christophe Pignol
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