Kamini écrit Marly-Gomont pendant une nuit de garde
Kamini Zantoko naît le 8 décembre 1979. Où ça ? A Marly-Gomont bien sûr.
Il grandit dans la petite commune de Nouvion-en-Thiérarche, dans une coquette maison picarde en briques rouges. Son père, d’origine congolaise, travaille à la maison en tant que médecin généraliste.
Seul élève noir de la maternelle au lycée, Kamini subit les moqueries racistes, mais finit par ne plus y faire attention.
« Au lycée, jusqu’à 18 ans, on m’a appelé Blanche Neige ou Le singe. Chaque nouvelle classe me montrait du doigt comme s’ils voyaient un noir pour la première fois. J’aurais pu me battre comme mon frère, mais je préférais analyser : comment pouvaient-ils dire un truc pareil ? Et puis finalement, on s’en sort. Mais mon cousin, qui s’appelle Mobucaca, lui, n’a pas tenu une semaine à Marly-Gomont ». (Technikart Novembre 2006)
Kamini s’intéresse tôt à la musique. Il se met à composer ses premiers textes et à rapper dans sa chambre, dès l’âge de 15 ans.
« Le rap c’est sûrement une passion qui m’est venue bizarrement pendant la nuit. J’ai commencé à 15 ans avec un magnétophone, 10 minutes de beatbox, j’ai commencé à écrire… et je n’ai jamais arrêté depuis. » (Nord Eclair 26/27 Novembre 2006)
Mais Kamini le sage préfère favoriser ses études et met de côté la musique.
« Dans cette société, il faut être diplômé pour s’en sortir. J’ai compris cela très vite et j’ai tout fait pour avoir un métier. Le diplôme apporte une valeur ajoutée. J’ai sacrifié la musique le temps de réaliser mes études. » (Thierarche, 5 octobre 2006)
En 1998, il décroche un bac scientifique et quitte la Picardie. Direction Lille pour tenter la fac de médecine. Il ne réussit pas sa première année mais obtient le diplôme d’infirmier à l’IFSI de Calais en 2005.
Kamini travaille consciencieusement à l’hôpital de Lille. Jusqu’au jour où, un soir de garde, il écrit son fameux texte « Marly-Gomont ». L’été qui suit, il enregistre un clip avec une amie dans le but de démarcher les maisons de disques et obtenir un rendez-vous. Sauf que le clip en question est envoyé sous forme de lien. Les maisons de disques n’ont pas le temps de répondre. Des employés un peu trop enthousiastes partagent le lien à des amis qui le transmettent à d’autres et ainsi de suite. Le buzz est énorme. Les radios s’emparent du titre et Kamini devient célèbre du jour au lendemain.
/// COMMENTAIRES