Amadou et Mariam intègrent l’Institut des jeunes aveugles
C’est à l’Institut des jeunes aveugles de Bamago qu’Amadou et Mariam se rencontrent. C’est le coup de foudre entre les deux musiciens.
Amadou : « Un matin, vers 10 heures, en mars 1975, je faisais le tour des classes à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. On me présente Mariam. Elle connaît mes morceaux, qui passent à la radio. J’ai eu le coup de foudre pour la voix et les textes de Mariam, qui évoquaient l’hypocrisie dont fait preuve la société vis-à-vis des handicapés. » (vsd.fr)
Amadou Bagayoko
Amadou Bagayoko naît le 24 octobre 1954 à Bamako.
A sa naissance, Amadou a les yeux blanchâtres, signe d’une cataracte congénitale. Il est le deuxième de quatorze enfants.
Amadou est passionné dès son plus jeune âge par la musique et le rythme. Lors d’une fête de village organisée à Torakoron, Amadou reste bouche bée devant les percussionnistes. Emus, ils lui offrent son premier djembé en modèle réduit.
Mais sa famille déménage dans le nord du pays et Amadou est contraint d’emporter le strict minimum. Il doit laisser son tam-tam. Pour le consoler, son père lui offre un harmonica et une flûte.
Amadou n’a que 10 ans quand il part se baigner avec son petit frère, Moussa. Dans l’eau, ils jouent, rigolent. Mais soudain, Amadou n’entend plus son frère. Moussa est retrouvé noyé. C’est depuis ce jour qu’Amadou est aquaphobe…
« J’ai eu un sourire crispé quand j’ai appris que Ray Charles avait vécu ce même drame. » (vsd.fr)
Les mésaventures d’Amadou ne sont pas terminées… A 12 ans, sa cataracte est de plus en plus importante. Il est contraint de se faire opérer. L’intervention est un échec. Il perd la vue petit à petit jusqu’à devenir aveugle à seulement 15 ans.
Même s’il vient de perdre l’un de ses sept sens, Amadou développe le sens de l’ouïe de manière impressionnante. Et c’est la musique qui va l’y aider. En écoutant les disques de Jimi Hendrix, Clapton et Led Zeppelin, Amadou ne rêve que d’une chose : devenir guitariste. Son oncle lui prête sa guitare et lui permet de rencontrer de nombreux musiciens professionnels de Bamako.
Amadou intègre l’Orchestre de Bagaladji puis l’Orchestre National B.
En 1974, il devient guitariste du groupe Les Ambassadeurs du Motel, l’un des deux plus grands orchestres au Mali.
Jusqu’au jour où, en 1975, Amadou intègre l’Institut des jeunes aveugles de Bamako et rencontre Mariam.
Mariam Doumbia
Mariam Doumbia naît le 15 avril 1958, également à Bamako.
Très jeune, Mariam est passionnée de musique et notamment celle des vedettes maliennes comme Mokontafé Sako, Fanta Damb et Siramory Diabaté. Mais elle apprécie surtout la variété française et ses voix féminines comme Dalida, Sheila et Nana Mouskouri.
Mais à l’âge de 5 ans, Mariam perd la vue suite à une rougeole mal soignée.
Ce n’est pas pour autant que Mariam va laisser tomber la musique ! Dès 6 ans, elle chante lors de mariages.
En 1973, elle rejoint l’Institut des jeunes aveugles de Bamako où elle donne des cours de chants.
Jusqu’au jour où, en 1975, Amadou intègre l’Institut des jeunes aveugles de Bamako et rencontre Mariam.
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