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Date d'ajout : 12-03-12

La Fouine devient papa d’une petite fille

La Fouine - Quai Baco

Laouni Mouhid, alias La Fouine, naît à Trappes le 25 décembre 1981.

Ses parents viennent tout juste de débarquer du Maroc avec leurs 5 enfants quand Laouni est né. Pour Fatima, sa maman, la naissance de Laouni en France est un véritable don du ciel. C’est d’ailleurs elle qui lui choisira son prénom, « Laouni », qui signifie « celui qui aide » en arabe.

Mais pour Laouni et sa famille, l’adaptation n’est pas si évidente et c’est le début des années galères pour sa maman, Fatima, et ses enfants.

« Mon environnement, c’était les toxicos, les seringues dans les escaliers, l’héroïne dans les placards à gaz. Avec mes parents, on mangeait grâce aux Restos du cœur. La maîtresse m’engueulait parce que je n’avais pas fait mes devoirs. Mais est-ce qu’elle savait que c’était la merde à la maison, que papa avait tapé maman la veille, qu’il était allé dormir dans sa voiture, que le frigo était vide avec juste une Vache qui rit? » (leparisien.fr, 17/02/11)

Du Conservatoire au vol à l’étalage

Malgré la galère, la famille attache une attention toute particulière à l’éducation musicale. A la maison, il y a même un studio avec une batterie, une basse, une contrebasse, des guitares et un piano. Tous les enfants Mouhid pratiquaient un instrument mais Laouni n’arrive pas à choisir.

A 8 ans, son père décide de l’inscrire au Conservatoire de Trappes. Ainsi, Laouni s’essaye à plusieurs instruments tels que le piano, le saxo ou la batterie. Finalement, ce sera la guitare son instrument de prédilection.

Laouni connaît alors une éducation stricte entre école et conservatoire. Et puis, d’un coup, plus rien ne va à la maison. Le manque d’argent, les loyers en retard, les huissiers, le poussent à s’éloigner de la maison.

« A 8 ou 9 ans, j’ai pris le train pour aller voler au supermarché. J’ai volé une Master System, après une Nintendo, une Super Nintendo, une Megadrive, les chevaliers du Zodiaque… J’étais un grand voleur ! » (Planète Rap, 03/09)

En 1992, Laouni a 11 ans, et sa dernière sœur quitte le domicile familial. A la maison, il ne reste plus que lui, Hakim (alias Canardo), et ses parents. Les deux frangins vont alors se réfugier dans un nouveau style musical : le rap.

Laouni se met à écrire, enregistrer des morceaux et donne même son premier concert alors qu’il n’est qu’en 5ème. Il se fait repérer par les grands de la « Boss Family » qui l’invite à faire leur première partie dans une petite salle du quartier.

Allers-retours en prison

A 15 ans, La Fouine comme le surnomme ses potes du quartier, est expulsé de l’école et placé en foyer d’urgence après avoir agressé son prof de maths.

« Je n’avais que 15 ans quand j’ai été expulsé de l’école et placé en foyer. Je fuguais tout le temps. Mais il ne fallait pas que je dorme chez moi, sinon les flics venaient me rechercher direct. Ma mère me disait ‘’Tu ne peux pas rester là’’, elle me filait à manger et un peu d’argent et je repartais. » (Planète Rap, 03/09)

Sa mère, seule à la maison depuis son divorce, ne sait pas comment remettre Laouni dans le droit chemin. Et les dérives de son « don du ciel » ne sont pas terminées… L’année suivante, Laouni est incarcéré à la Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy pour vol avec violence. A sa sortie, rebelote en plus grave : cambriolage avec séquestration. A sa sortie, c’est Clément, son compositeur, qui vient le chercher et le dépose chez lui. Mais la porte est scellée. Sa mère a été expulsée.

Sa sœur, Samira, va lui filer un coup de main pour éviter à son frère d’avoir de nouveaux ennuis. Elle lui trouve un poste de médiateur à la mairie de Trappes. Il y anime quatre ateliers d’écriture rap par semaine. Le bon plan pour Laouni.

Mais en octobre 2000, la synagogue de Trappes brûle. Laouni est embarqué avec sept autres jeunes pour incendie criminel et actes antisémites.

« Je n’avais rien à voir avec ça ! A l’époque, je n’allais pas du tout à la mosquée, je n’étais pas pratiquant. Et hier comme aujourd’hui j’ai toujours eu des amis juifs. Je suis à mille lieues du conflit au Proche-Orient. » (Libération, 14/02/11)

Trois mois plus tard, il est libéré comme les autres prévenus. L’enquête révélera que l’incendie de la synagogue était accidentel : le gardien ivre avait jeté un mégot sur des produits inflammables.

« La délinquance, c’était une question de survie. Cela me permettait de revenir à la maison avec un chariot plein. Quand ma mère me voyait arriver avec tout ça, elle ne se posait pas de questions. Elle ne pouvait pas. » (leparisien.fr, 17/02/11)

Nouvelle interpellation, nouveau passage en zonzon. Cette fois, c’est pour trafic de stupéfiants en bande organisée. La Fouine accumule les conneries et l’avenir s’annonce plutôt sombre pour lui. Jusqu’au jour où, Laouni devient papa d’une petite fille.

« Je suis sorti de prison sans aucune qualification. Ma fille est née à ce moment-là (en 2003) et je me suis dit qu’il fallait que j’arrête mes conneries. » (leparisien.fr, 17/02/11)

Grâce à deux grands de son quartier, Gouressy et Kibaki, Laouni produit et sort son premier maxi, « J’avance ».

Ce premier disque leur permet alors de démarcher et La Fouine ayant gardé son surnom de quartier se retrouve vite sur des compilations et même sur la scène du Stade de France puisque c’est lui qui ouvrira la première édition d’Urban Peace le 21 septembre 2002.


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