Vincent Delerm envoie une bande démo à François Morel
Vincent Delerm naît à Evreux le 31 août 1976 et grandit à Beaumont le Roger, petite bourgade de 3000 habitants.
Fils unique, Vincent grandit auprès de son père : Philippe Delerm, écrivain, et sa mère : Martine Delerm, illustratrice et auteur de romans policiers pour enfants.
Des influences multiples
Dès son plus jeune âge, il arpente les salles de concerts et de spectacles. Son premier grand souvenir musical, c’est lors d’une représentation des Frères Jacques. Il n’a que 5 ans mais cette tournée d’adieu des Frères Jacques allait le marquer. Pendant les jours qui suivent le spectacle, Vincent s’amuse à refaire méticuleusement chacune de leurs mises en scène.
A 10 ans, Vincent Delerm a deux cassettes de chevet : Françoise Hardy et Alain Souchon. Il est fasciné par l’album « Toto, trente ans » de Souchon.
Cinq ans plus tard, Vincent commence à s’intéresser au piano qui deviendra son instrument de prédilection.
« Le 1er titre que j’ai voulu apprendre était ‘’Bridge Over Trouble Water’’ de Simon and Garfunkel. J’ai commencé à jouer sur 4 accords en doublant les basses à la main gauche. Le résultat n’était pas exceptionnel mais c’est comme ça que je me suis construit. » (Pianiste, 06/04)
Les influences du jeune Delerm sont nombreuses : Paul McCartney, Madness mais aussi des artistes francophones tels que Barbara et Michel Berger. Celui qui va véritablement le marquer dans son apprentissage, c’est William Sheller avec son album piano/voix.
Au lycée, il monte son premier groupe de musique largement inspiré de Robert Smith. Ce groupe de cold wave s’intitule sobrement « Triste Sire ».
« Comme pas mal de gens de ma génération, j’ai voulu fonder un groupe de rock dans l’espoir de devenir le Robert Smith français. Je jouais de la guitare comme dans Cure et je chantais 4 tonalités plus haut qu’aujourd’hui. A côté de ça, j’écrivais au piano des chansons dans la tradition chanson française avec des majuscules. Un jour, j’ai pris conscience que ni l’une ni l’autre de ces panoplies n’était taillée pour moi. J’ai donc arrêté le groupe mais ça m’a permis d’infiltrer un peu de poison britannique aux chansons que je composais seul. » (Les Inrocks, 30/03/04)
Le Ping Pong, le théâtre ou la musique ?
En parallèle de ses études et de la musique, Vincent pratique le tennis de table à un très haut niveau. Mais il stoppe finalement sa prometteuse carrière de pongiste pour suivre des études de lettres modernes à l’université de Rouen. Il entame alors une année de prépa pendant laquelle il délaisse quelque peu ses activités artistiques, faute de temps.
« C’était une année assez sinistre. Un jour, j’ai pris chez mes parents une cassette de Barbara et j’ai écouté la chanson ‘’Nantes’’. Je me suis dit : ‘’il n’y aura pas de 2e année de prépa, il y aura du piano, de la voix et je serai habillé en noir sur scène’’. » (la BO de ma vie)
Mais Vincent Delerm hésite. D’un côté il y a la musique, mais de l’autre il y a le théâtre qui prend de plus en plus d’importance dans sa vie. Il vient d’entrer dans une troupe universitaire de théâtre, La Réplique.
« Le théâtre m’a appris le rapport au public, au silence. Le fait de regarder, de fixer. L’immobilité. Mais je jouais toujours un peu le même truc et j’ai compris que si je voulais vraiment être comédien, il fallait tout interpréter. Cette perspective ne m’a pas botté plus que ça. » (Ouest France, 11/04/04)
Après avoir obtenu sa maîtrise de lettres modernes, il laisse définitivement tomber le théâtre pour se consacrer à la chanson. Il s’installe alors à Paris et cherche à se faire connaître jusqu’au jour où, en 2000, François Morel reçoit sa bande démo. Ses chansons sont alors diffusées sur France Inter.
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