Laura Veirs – « Warp and Weft »
9ème album pour la native du Colorado, « Warp and Weft » signe le retour d’une sommité du folk. Au travers d’une production léchée, Laura Veirs propose 12 titres aux mélodies raffinées dans une folk rude et rugueuse mais au rendu toujours très chaleureux.
C’est dans un style des plus classique que s’ouvre ce nouvel opus de Laura Veirs. Au travers d’un arrangement des plus léchés, riche sans être écrasant, l’américaine roule une nouvelle fois sa bosse dans un univers de country orchestrale qui lui va si bien. Sans être trop mielleuse, elle réussit sur « Sun Song », premier titre de cet album et single, à imposer un style certes très usité mais au dynamisme sans ride et très entraînant.
Clairement à l’aise sur ce style ensoleillé, c’est pourtant dans un univers un peu plus noir que, la maintenant quadragénaire, s’épanouit le mieux. Et force est constater que sur des titres comme « America » voire « Finister saw the angels » la mélancolie dégagée apporte une épaisseur à la chanteuse. Imposant son côté obscur dans des arrangements plus bruts et incisifs, notamment grâce à des guitares à la saturation collante et lourde, la native du Colorado réussit des compositions aux abords flous et mouvants.Alternant sans cesse compositions dynamiques légères telles « Shape shifter » dont le folk, bien que générique, réussit à nous hérisser le poil à l’arrivée d’un violoncelle et d’un piano voire « Dorothy of the Island » aux relents pop rock, et titres plus contrastés « Say Darlin Say », on tombe irrémédiablement sous le charme de cette voix chaude et lumineuse.
Magnifiquement produit l’album recèle, outre des morceaux d’un folk travaillé, quelques petites pépites. C’est ainsi que l’on découvre avec délice, deux intermèdes légers donnant du souffle à l’ensemble de l’album.
De la même façon, la fin de l’album est l’occasion pour l’américaine de disserter et d’expérimenter. Parfois véritable échec comme sur « Sadako Folding Cranes » où dans un style presque hawaiien clairement kitsch Laura Veirs se perd, il arrive que ces expérimentations aboutissent à de véritables bonnes idées.
C’est ainsi que l’on découvre « White Cherry » titre à l’image d’un kaléidoscope aux motifs répétitifs mais diffus dont chaque instrument prend part et rendant un tout cohérent et finalement très aboutit. Laura délaisse la folk pour un dernier titre aux effluves d’expérimentations entre pop et jazz de très bonne qualité.
Au travers d’une production millimétrique, Laura fend l’air de ses compositions universelles sans être mielleuse ou lyrique. Elle réussit là où beaucoup échouent à produire des titres proches d’un standard mais possédant cette patte unique. La musique de l’américaine s’écoute sans difficulté et met en place une ambiance de bien être que l’on retrouve chez bien peu d’artistes.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com





































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