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Date d'ajout : 04-11-12

Céline Dion – « Sans attendre »

Chronique Céline Dion - Quai Baco
Céline Dion est de retour avec un nouvel album « Sans attendre ». La chanteuse s’entoure de nombreuses pointures aussi bien au niveau de l’écriture que de l’interprétation. Johnny Hallyday, Henri Salvador ou encore Maxime Le Forestier figurent au casting.

Le suspense était à son comble du côté des fans de Céline Dion. Son dernier album français datant de 2007, on trépignait d’impatience de connaître les successeurs de « S’il suffisait d’aimer » ou de « On ne change pas ». Sont-ils présents sur ce nouvel album? Réponse « Sans attendre ».

Céline Dion - "Sans attendre"« Parler à mon père » ouvre l’album et, tout de suite, on sent que Céline sait s’entourer. L’inévitable Jacques Veneruso (un des grands manitous de la variété type « Fiori/Noah/Sardou ») lui a composé une chanson sur mesure avec un texte touchant, une musique entraînante (la grosse caisse sur tous les temps, on ne fait pas mieux pour taper des mains), la montée d’un demi-ton qui relance quand il faut (bon ça, c’est sa spécialité à Jacques : il nous a déjà fait le coup dans « Sous le vent ») et le refrain qui reste en tête. Rien de nouveau dans la variété française, mais quand c’est bien fait, on ne va pas s’en plaindre. Jacques Veneruso à aussi signé le titre pop « Celle qui m’a tout appris », un morceau plus anecdotique.

Arrive « Le miracle« , une mélodie qu’on à l’impression d’avoir déjà entendue des dizaines de fois depuis Joe Dassin, mais la présence de la chorale et la « Céline’s touch » font que cela fonctionne une nouvelle fois. Et plutôt très bien.

L’album prend alors une tournure rock avec « Qui peut vivre sans amour ». J’en vois déjà qui sortent les pack de bières. Doucement. On parle là de rock « façon Céline Dion », avec un peu de guitare saturée sur le refrain et beaucoup de nappes de violons. On est quand même plus proche de « Mozart, l’opéra rock » que de « Killed by death » de Motorhead.

Continuons dans les chansons écrites par David Gategno (compositeur pour Natasha St-Pier ou Tina Arena notamment) : « Attendre », dans un registre pop ne laisse pas un souvenir impérissable. « La mer et l’enfant » avec un très beau texte de Grand corps Malade ne fait que confirmer ce que l’on sait savait déjà : Céline est vraiment dans son élément quand il s’agit de chanter des ballades émouvantes mais, encore une fois, ce n’est pas un morceau qui marquera les esprits à la manière d’un « Pour que tu m’aimes encore ». Même diagnostic sur « Si je n’ai rien de toi » : un texte encore une fois très bien écrit, mais une mélodie assez pâle et sans grande saveur.

Dans la catégorie ballade, on retrouve « Que toi au monde » sur un texte de Luc Plamandon, et là, le résultat est déjà plus convaincant. Sans toutefois révolutionner le genre.

Voyons si les autres compositeurs s’en sortent mieux. Maxime le Forestier et Stanislas ont écrit « Moi quand je pleure » et ça fonctionne. Sous ses airs de comptine légère, on reconnaît la patte expérimentée de l’auteur de « La petite fugue » ou du « Jongleur ». Les mots virevoltent et les arrangements sobres avec petite fanfare et cuivres de Stanislas font des merveilles. Sans aucun doute la plus belle réussite de ce disque.

Enfin, l’album se termine avec « Les petits pieds de Léa » où notre Céline aborde le difficile thème du décès d’un nouveau né. Exercice réussi avec une chanson tout en finesse et en émotion.

Ouvrons maintenant le chapitre des duos, un passage devenu quasi-obligatoire dans tout bon album de variété française qui se respecte. Mais ici, point de Raphaël ou de Calogero, « Une chance qu’on s’a » est une chanson de et avec Jean-Pierre Ferland, chanteur canadien de la grande époque des Gilles Vigneault et Robert Charlebois. Une belle chanson à l’ancienne un peu alourdie par un arrangement pataud. Dommage. Ensuite, notons la présence exceptionnelle d’Henri Salvador sur « Tant de temps », un artiste qui se fait rare ces derniers temps, surtout depuis son décès. « Tant de temps » est une de ces ballades des années 70 que n’aurait pas reniée Serge Reggiani et qui, sans être extraordinaire, fonctionne grâce à la qualité de ses interprètes.

Enfin terminons cette chronique par le duo avec Johnny Hallyday. Céline retombe dans son syndrome « j’ai une patate chaude dans la bouche » et semble éviter à tout prix de prononcer les consonnes, sans doute une mauvaise habitude prise à Las Vegas… Notre Johnny fait du Johnny sur une ballade formatée pour les radios. A oublier très vite.

Ce « Sans attendre » se laisse donc écouter, mais ne laissera pas de souvenirs impérissables. Quelques chansons superflues, et quelques autres qui sont des singles en puissance. Une inégalité peut-être due au trop grand nombre d’auteurs/compositeurs ayant coolaboré sur cet album. On regrette un peu le temps de « D’eux » avec notre Jean-Jacques Goldman national…

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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