Booba sort de prison
Booba, de son vrai nom Élie Yaffa naît le 9 décembre 1976 à Sèvres, dans les Hauts-de-Seine. Sa mère est française et son père sénégalais.
« Chez moi, on écoutait de la musique africaine, beaucoup de salsa, du zouk, du reggae et mon frère écoutait du rap et de la funk. C’est lui qui m’a offert mon premier disque, ‘’Pass The Dutchie’’ de Musical Youth. » (brain-magazine.com, 2006)
En 1987, ses parents divorcent. Booba part vivre avec sa mère à Cagnes-sur-Mer avec sa mère.
Expérience U.S.
Il reste 3 ans à Cagnes-sur-Mer avant de partir un mois à Détroit dans le cadre d’un échange scolaire.
« L’Amérique, c’était comme je l’imaginais… en mieux. J’avais l’impression d’être dans mon poste de télé : les sirènes, les grandes avenues, les buildings. » (liberation.fr, 2003)
Booba « kiffe » les States. A tel point qu’il décide de rester à Détroit pour une année scolaire. La famille d’accueil est OK pour l’héberger. Booba s’inscrit en terminale au lieu de la seconde.
« On m’avait dit que c’était des abrutis à l’école donc je me suis dit : ‘’C’est bon, je m’inscris en terminale !’’ » (liberation.fr, 2003)
Après cette année d’études, Booba veut rester poursuivre son cursus en université, mais les frais de scolarité sont trop élevés. Il rentre alors en France.
Retour à la triste réalité
Booba a 15 ans lorsqu’il retourne en France. Il s’installe chez sa grand-mère qui finit par le virer de chez elle à force de s’inquiéter de ne pas le voir rentrer le soir.
« Je me suis retrouvé à la rue et sans thune. Fallait que je trouve un endroit. J’ai discuté avec des potes qui m’ont conseillé le foyer. C’était en banlieue, c’était glauque et bizarre. Je partageais ma chambre avec des mecs chelous. Mais j’en avais rien à foutre, c’était marrant ! Ça a dû durer un an. J’étais jeune, je faisais ce que je voulais, personne me cassait les couilles. » (Snatch, 2010)
Il dort au foyer pour jeunes travailleurs et traîne de plus en plus dans la rue. C’est l’époque où il se met à dealer pour arrondir ses fins de mois.
En parallèle, il entreprend un BEP vente. Ces études sont loin de le faire rêver. Il abandonne le tout un jour de stage à Monoprix.
« Je me rappelle encore d’un daron rebeu croisé à 6h du matin. Il me racontait que toute sa vie, il s’était levé à 5h pour ranger les rayons. Je suis parti, je n’ai même pas fait trente minutes de stage. Moi, je ne voulais pas finir comme ça. » (weezik.fr)
Bon, et maintenant ?
Booba et le rap se rencontrent presque par hasard. A cette époque, en 1994, il est danseur pour Coup d’Etat Phonique, un groupe qui faisait partie de La Cliqua.
« J’allais souvent chez Gué Gué, un des rappeurs du groupe. Je le voyais faire des sons et écrire des textes mais ça m’intéressait pas. C’est Gué Gué qui m’a écrit mes premiers textes pour me pousser à rapper. » (brain-magazine.com, 2006)
Mais le rap prend petit à petit possession du futur chanteur. Il intègre Beat de Boul, un collectif de rappeurs dans le coin de Boulogne-Billancourt.
En 1995, il fonde le groupe Lunatic avec son pote Ali. Ils enregistrent un premier album, « Sortis de l’ombre », qui ne verra pourtant jamais le jour. Le groupe et le producteur se prennent la tête et n’arrivent pas à s’entendre. A tel point que Booba et Ali claquent la porte et rejoignent les rang du collectif Time Bomb en compagnie d’Oxmo Puccino, Hifi, etc. Lunatic apparaît sur la compil « Hostile Hip Hop » du collectif, avec le titre « Le Crime Paie ».
Un soir de 1996 parmi tant d’autres. Booba est à court d’argent avec ses potes. Ils s’offrent deux virées en taxis en sortant leur gun.
« Rien de bien glorieux, juste un billet pour la soirée, on aurait bien braqué le grec mais il nous aurait reconnus même sous les cagoules » (lepoint.fr)
Il est condamné à quatre ans de prison. Il en ressort au bout de dix-huit mois.
Booba ne sait pas trop quoi faire de sa vie jusqu’au jour où il sort de prison. Il décide alors de se consacrer plus intensément à ce qu’il a déjà réussi à entreprendre dans le passé : faire du rap. En 1999, Lunatic sort le maxi intitulé « Civilisé » et un premier album en 2000, « Mauvais œil ». « Mauvais œil » s’écoule à 100 000 exemplaires, ce qui est une première pour une sortie en indépendant.
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