Romain Muller – Azur : Notre Avis
Dans cet album, Romain Muller livre une pop électro où douceur et précision se conjuguent. Dès les premiers accords, il nous transporte dans un univers feutré, rythmé par des boucles de synthétiseurs enveloppants et des mélodies au swing relaxant. Des influences variées – de Julien Doré à French 79 en passant par AIR – se glissent subtilement dans ses compositions, dessinant un tableau sonore qui reste personnel et authentique, loin des clichés élitistes. Sa musique évolue comme un voyage, où chaque morceau invite à découvrir un paysage nouveau, inspiré d’une géographie à la fois imaginaire et introspective.
Romain Muller exploite habilement une électro rétro et des sonorités analogiques qui rappellent l’âge d’or de la French Touch. Des morceaux comme « Bonifacio » et « Vent d’Est » évoquent tantôt la chaleur méditerranéenne, tantôt la rudesse de l’Est, utilisant chaque tonalité comme une carte sensorielle. L’artiste joue ainsi avec une variété délicate et des textures sonores cotonneuses, renforçant cette sensation d’immobilité contemplative qui parcourt l’album. Chaque titre est une carte postale musicale, un arrêt sur image, où la mélodie et le rythme racontent un bout de son parcours intérieur.
Les orchestrations se démarquent par leur légèreté et leur accessibilité, évitant le spectaculaire pour privilégier la profondeur émotionnelle. Dans des morceaux comme « L’Himalaya » et « Recommencer« , Muller façonne une pop lumineuse, minimaliste et terriblement accrocheuse, enveloppée d’une électro ronde et réconfortante. Sans artifices ni effets de style superflus, son approche reste humble, touchant l’auditeur par la sincérité de ses compositions. Les sonorités 80’s et les beats feutrés rappellent parfois les débuts de la scène électro-pop française, mais avec une empreinte singulière et moderne.
Avec « Nuages » et « Rien à Faire« , Romain Muller tisse un lien solide entre pop, variété et électro, évitant les surenchères tout en rendant hommage aux pionniers du genre. Son phrasé lent et ses synthétiseurs chaleureux rappellent AIR, mais sans l’autotune. Ce choix accentue l’authenticité de ses titres, qui, loin de toute revendication, peignent une fresque sonore aux nuances variées. C’est cette simplicité, presque méditative, qui rend sa musique si attachante et délicieusement addictive.
En conclusion, Romain Muller scelle son album avec « Je danse« , une explosion sonore où la variété percute une électro industrielle enfiévrée. Avec ce titre final, il termine sur une note audacieuse et surprenante, offrant un contraste saisissant avec la douceur initiale. Ce dernier morceau s’impose comme le reflet d’un artiste en équilibre entre introspection et audace, délivrant une pop électro qui invite autant au rêve qu’à la réflexion.
Nos coups de coeur : BONIFACIO, JE DANSE
Note : 8.5/10
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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