Alexis HK – « Bobo Playground » : La Chronique

Ayant récemment déménagé dans la région nantaise, Alexis HK nous propose son premier album post-pandémie. Sur une pochette en forme de clin d’oeil à l’ambiance actuelle, le français continue de mettre son écriture de qualité au service d’une chanson française sans compromission. Intitulé « Bobo Playground » , ce nouvel opus nous entraine dans l’univers pétri de réalisme du français. De sa voix enveloppante, il construit 12 titres entre légèreté, humour fin et gravité .

On retrouve dès les premiers accords, la voix du français dans ce mélange de nonchalance et de malice qui fait tout le sel de son univers. Maintenant exilé sur les terres du muscadet, le français nous conte avec délice sa conversion à la bourgeoisie bohémienne sur un « Bobo Playground » éponyme. Assumant parfaitement sa condition, il nous entraine dans les déliés de son univers où l’absurde et l’humour se mêle dans un tout très réaliste. On aime de suite le contraste de style que le français réussit à rendre sur une musique ludique.

Sans jamais tomber dans la facilité, le français déroule dans cet album une véritable étude sociologique d’une France des années 2020. Abordant le rappeur hors sol sur « Comme un rappeur » ou la mère séparée cherchant l’amour sur Tinder dans le fin et délicat « Elle te Kiffe » , Alexis HK met en avant son talent de conteur hors pair pour nous entrainer dans ses déliés de qualité. Dans un album presque politique par essence, abordant les thématiques sociétales les plus complexe avec une facilité déconcertante, Alexis HK soigne son retour comme il a l’habitude de le faire et glisse dans chaque titre un message bien pensé.

Dénonçant le volte face des politique « Le Tweet » ou la vision d’un jeune homme de 18 ans « J’ai 18 ans » , Alexis HK nous régale de la finesse de son écriture. Il y a un côté très rabelaisien dans les chansons du français. Prenant son temps pour mieux déguster une langue française qu’il réussit à faire briller, Alexis HK n’a pas son pareil pour traquer les contradictions de l’humain dans une suite de titres à l’humour très fin . Toujours en verve dans une langue qu’il sait fleurir, le français nous épate de sa diversité et son univers hors norme.

Démarrant avec joie en vantant sa terre d’adoption sur « Bobo Playground » et en finissant beaucoup plus grave sur le sort des sans abris à Paris sur « La Ville Lumière », Alexis HK continue de nous surprendre sur ce nouvel opus. Le français joue avec la langue française dans des textes brillants d’invention qui nous impressionnent. Élégant jusqu’au bout des ongles (même dans sa reprise très réussie de « Partenaire Particulier ») , le français nous fait frissonner et nous happe par ses tournures de phrases, par ses mots et ses mélodies qui ne ressemblent à rien d’autre. On y retrouve un artiste fin et singulier aux émotions nuancées qui dessine dans une chanson française enivrante des histoires aux chutes étudiées.