Tonton David intègre la B.O. de « Un Indien dans la Ville »
Tonton David Grammont naît le 12 octobre 1967 à La Réunion.
Il passe quelques temps en Gambie et au Sénégal avant que la famille ne s’installe à Paris, entre le XVe arrondissement et la banlieue nord.
Tonton David connaît une adolescence délicate entre petits larcins et délinquance. Il quitte le foyer familial à seulement 14 ans et choisit une vie qui le mènera jusqu’à une incarcération au Centre de Jeunes Détenus en 1987.
Rastafari en Angleterre
C’est dans le cadre d’un séjour à Londres à la fin des années 80 que Tonton David trouve sa voie. Il embrasse le dancehall et la culture rasta, notamment grâce à son ami Daddy Nuttea.
Avec lui et Pierpoljak, il fonde le sound system High Fight International. Le collectif organise des soirées dans les squats qui révèlent leurs talents de toasters.
Son nom commence à circuler dans le milieu underground. Une réputation enfle grâce à un reportage télévisé sur le « Paris Black ». On y découvre un jeune rasta qui écrit ses propres chansons teintées de soul et de dancehall.
Virgin le repère et sort la compilation « Rapattitude » en 1990 où figure le tout premier single de Tonton David : « Peuples du Monde » (en écoute ci-contre).
De la racaille parisienne à la grande scène jamaïcaine
L’année suivante, Tonton David sort son premier album, « Le Blues des Racailles » où il raconte son propre parcours : celui d’un jeune désoeuvré prêt à tout pour s’en sortir par la musique. L’album est réalisé à Londres. Il offre un large répertoire d’influences musicales telles que la soul, le gro kâ antillais ou la rumba zaïroise.
Le single « Peuples du Monde » se dote d’un clip dont l’auteur est un autre débutant : un certain Mathieu Kassovitz.
« Le Blues des Racailles », c’est le premier véritable succès de Tonton David. Un succès qui peut se démontrer par l’effervescence que le chanteur réunionnais provoque sur son île natale lors d’un concert à la fête des Kafs.
L’année d’après, le rasta est invité en Jamaïque au Reggae Sunsplash de Kingston, l’un des plus grands festivals du genre.
La confirmation
En 1993, il est temps de confirmer ce talent en train d’émerger. Tonton David s’installe en Dordogne pour entamer son deuxième album puis se rend à Memphis pour y enregistrer treize titres plus reggae que jamais. Le rasta s’est alors entouré de musiciens professionnels tel que Tyrone Downie, le pianiste de Bob Marley.
Tonton David chapeaute la production et la réalisation de ce second opus où la soul et la salsa viennent compléter un reggae plus mature. « Allez leur dire » est aussi plus sophistiqué que le premier album. 400.000 exemplaires trouvent preneur, notamment grâce au succès des tubes « Sûr et Certain » et « Ma Number One ».
A chacun sa route
Tonton David s’impose dans le reggae français mais le grand public tarde à le découvrir. Jusqu’au jour où, en 1995, il collabore avec Geoffrey Oryema et Manu Katché. Les trois compères montent le groupe KOD et composent le tube « Chacun sa route » présent sur la bande originale du film « Un Indien dans la Ville ». C’est un carton national immédiat ; le tonton du reggae peut se focaliser sur une carrière solo et sort la même année son troisième album « Récidiviste ».
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