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Date d'ajout : 03-08-12

Yann Destal s’essaie à l’électro

Yann Destal - Quai Baco

Yann Destal naît Yann Destagnol à Paris le 14 juillet 1978.

« Ma mère ne chante pas juste, on dirait qu’elle fait exprès. »

A la maison, rien ne prédispose le petit Yann à envisager une carrière musicale. Il y a bien cette grand-mère dont le chant est harmonieux, mais elle n’a jamais envisagé en faire un métier.

En fait, seul le père de Yann a une influence musicale.

« Sa passion, c’était non pas de faire de la musique (il aurait certainement voulu) mais juste d’en écouter. Il n’était pas communicatif, mais quand il nous faisait écouter des choses, à mes frères et moi, il inventait une histoire autour et je rentrais à fond dedans. C’est ainsi que j’ai intégré la notion de musique en tant que langage métaphorique, un langage qui traduit avec intensité nos états d’âme. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Yann se forme donc l’oreille avec les disques de son père. Les Stones, les Kinks, les Beatles, David Bowie et toute la scène des années 60/70 remplissent de vinyls la bibliothèque du salon.

De la flûte au piano en passant par la clarinette

A 5 ans, Yann découvre la flûte à bec à l’école. Il ne la quitte plus et va jusqu’à prendre des cours pendant quatre années.

« Quatre ans, c’est long. Je ne sais pas comment mon entourage a pu supporter. […] Puis, le jour est venu où on m’a demandé poliment de choisir un autre instrument. Spontanément je me suis tourné vers la clarinette. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Pourquoi la clarinette ? Parce que Yann expérimente « une sorte d’orgasme sonore » en découvrant le célèbre Concerto pour clarinette de Mozart. Selon lui, il n’y a pas d’autre instrument qui ne produise un son plus proche de la grâce.

Et puis, la clarinette, c’est aussi le Chat dans Pierre et le Loup.

« Pierre et le Loup est l’exemple type de la musique qui fait la métaphore des êtres vivants. L’oiseau a la flûte, le canard le hautbois, le chat la clarinette. Je m’identifiais assez à la personnalité du chat dans cette histoire, celui qui mène sa vie un peu dans son coin (il n’est ni proche du canard, de l’oiseau, ni de Pierre), mais le vit très bien. Il sait ce qu’il veut, il ne se plaint pas d’être seul. Et la clarinette le décrit avec un subtil humour. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

C’est ainsi que Yann Destal décide d’étudier la clarinette pendant six ans au conservatoire. Il devient rapidement « le musicien de la famille ».

A l’époque comme aujourd’hui, il ne peut s’empêcher de jouer quand un instrument trône dans une pièce. C’est comme ça qu’il se met au piano, chez son père. Il compose de petites mélodies sur lesquelles il fait chanter son frère.

« Jusqu’à mes 11/12 ans, je ne composais que des instrumentaux. Je trouvais que la musique, en tant que langage symbolique, ne devait être faite que d’instruments, et que le chant humain parasitait la pureté du concept. Mais je me suis quand même essayé à la chanson. Pour y aller progressivement j’ai écrit des chansons pour enfants, un peu à la Henri Dès. Et puis j’ai fait chanter mon petit frère Axel dessus. On a appelé ce projet « The Car », avec des chansons comme « Le petit cafard », ou « Quand je serai grand »… Ca a duré un été. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Du passe-temps aux études spécialisées

L’été est fini et Yann Destal se retrouve maintenant au collège. C’est l’époque où il se met à la batterie.

« Je suis tombé en admiration totale pour la batterie. Cet instrument surpasse tous les autres par son volume. Il est d’une architecture fascinante et pourtant, le batteur est relégué au fond de la scène. Je pense que je me sentais sous-estimé dans la vie pour des raisons personnelles, et que c’est un des facteurs qui explique ma solidarité envers les batteurs. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Yann a 14 ans quand il intègre son premier groupe de musique. L’idée vient du grand frère : il a un ami, un certain David Lewin, qui recherche un batteur.

« Ma première répétition, je m’en souviens comme si c’était hier, un des plus beaux jours de ma vie. J’étais très intimidé d’être avec des plus grands, avec des vraies guitares électriques. J’avais une machine à quatre pads avec des sons de batterie qu’on m’avait offerte pour Noël, et ça l’a fait. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Le groupe joue surtout des reprises. Les musiciens se succèdent mais David Lewin et Yann Destal restent à bord pendant plusieurs années.

En parallèle, Yann s’initie aux techniques de chant. S’il éprouve un léger mépris pour les chanteurs narcissiques qui ne savent pas toujours jouer de la musique, il prend une claque en découvrant l’interprétation de Freddie Mercury en live à Wembley, sur le cultissime Bohemian Rhapsody. Dès lors, Yann commence à travailler sa tessiture. Il met un point d’honneur à se lancer des challenges vocaux dans les chansons qu’il enregistre.

Si les parents de Yann approuvaient son intérêt pour la musique au collège, ils commencent à s’inquiéter après le bac. L’élan amoureux devient une passion obsessionnelle, Yann semble plus que jamais décidé à vivre de la musique. Il intègre à Paris l’American School of Modern Music, autant pour rassurer ses parents que continuer à se former.

Il s’inscrit en tant que pianiste, mais l’enseignement demande trop d’investissement et Yann demande à être redirigé dans la promo batterie.

« Les dix années que j’avais accumulées à prendre des cours de batterie au conservatoire me permettaient d’avoir des notes convenables sans trop bosser. Et puis, les batteurs, on leur fout la paix sur la théorie harmonique jazz. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Yann Destal, partisan du moindre effort ? Pas vraiment, c’est juste que l’artiste se méfie des enseignements académiques stéréotypés et favorise toujours autant l’autodidaxie.

De Romain Tranchart à Modjo

Si Yann connaît déjà Romain Tranchart avant d’intégrer l’American School of Modern Music, c’est à l’école que les deux compères commencent à se fréquenter.

« Il avait acheté un sampler et du matériel pour faire de l’electro chez lui. Je le voyais proposer à des gens de « passer faire un peu de zik ». Puis un jour, il me l’a proposé également. L’electro était un domaine inexploré chez moi. C’est aussi pour ça que l’idée m’a plu. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

C’est ainsi que Yann Destal et Romain Tranchart se mettent à faire de la musique ensemble. Jusqu’au jour où il mettent de côté What I Mean pour finaliser un autre morceau attendu par le petit label chez qui est Romain. Les deux artistes en herbe s’attaquent à un sample de Soup for one, le titre de Chic, et créent le fameux Lady (hear me tonight).

« Romain l’a fait écouter à des amis. Puis il m’a dit : « Tout le monde pense qu’on ne devrait pas le passer à mon petit label, mais le proposer à des plus grosses maisons de disques. Ils pensent que c’est un gros tube. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Aussi surpris qu’excités, Yann et Romain hésitent à s’attaquer à cette nouvelle dimension. Ils franchissent le pas en prenant rendez-vous auprès des maisons de disques qui sont presque toutes partantes pour embarquer dans l’aventure Modjo. La proposition de Barclay/Universal est retenue pour sa vision et sa motivation à l’égard du projet.

La suite, on la connaît. Lady (hear me tonight) devient un tube planétaire en 2000. Pour la première fois, un groupe français est numéro un des ventes en Angleterre.

« C’était si soudain, si facile, que je me suis un peu méfié. Pour moi, le circuit des structures du disque étaient potentiellement un danger pour la musique, et je ne savais pas où pouvait me mener cet engrenage du « tube ». Hors de question de balancer à la poubelle tout ce que représentait la musique pour moi en échange d’argent et d’apparitions à la télé dans des clips avec des nanas à poil. Romain partageait ce sentiment. C’est pourquoi on a fait très peu de télévision, et qu’on est restés discrets en tant que personnes, laissant la place de « star » à la musique. La célébrité, qui a ses bons côtés, est potentiellement un grave piège qui détourne de l’essentiel et qui peut enfermer/cristalliser l’artiste. Je suis heureux d’avoir évité ce piège, car loin d’avoir été « cristallisé », j’ai pu me lancer dans le projet que je défends aujourd’hui en tant que Yann Destal, avec une musique qui a toujours été celle de mes rêves les plus anciens. » (Itv Quai Baco, 1er août 2012)

Ce projet solo, très différent, est déjà bien avancé. Après un premier album The Great Blue Scar en 2004 et l’EP Stay By Me en 2011, Yann Destal s’apprête à sortir un nouveau disque, Let me be mine, d’ici la fin de l’année. La sortie sera bien sûr surveillée par Quai Baco dans notre rubrique actualités.


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