Quand les hologrammes deviennent à la mode
Après 2pac, Lisa Lopes, Marilyn Monroe et Elvis Presley, c’est au tour de Jim Morrison et Jimi Hendrix d’être modélisés grâce à l’hologramme. Une technique qui ne fait pas l’unanimité.
Le premier hologramme avait fait sensation. En avril dernier, 2pac était ressuscité en 3D lors du festival californien Coachella. Une prouesse technique réalisée par la société DDMG (Digital Domain Media Group) qui avait fait là son plus beau coup marketing. Aujourd’hui, les producteurs et autres détendeurs de droits se ruent vers les entreprises du genre pour matérialiser leurs artistes défunts… et réaliser un bon retour sur investissement.
DDMG est donc sollicité. La société, qui a participé aux effets spéciaux de films comme Transformers ou Tron : L’héritage, travaille actuellement sur l’hologramme d’Elvis Presley. Il sera utilisé pour remplir des salles de concerts mais aussi « pour une gamme de projets de divertissements et de spectacles, ainsi que pour des participations à des films, des programmes télévisuels et autres productions multi-plateformes à travers le monde », indiquait Jack Soden, patron d’Elvis Presley Enterprises, interviewé par Le Figaro.
Jeff Jampol, gestionnaire des biens de Morrison, a lui aussi annoncé vouloir matérialiser son protégé. « Avec un peu de chance, Jim Morrison pourra marcher juste devant vous, vous regarder dans les yeux, chanter pour vous, se retourner et s’en aller » a-t-il confié au magazine américain Billboard.
Ça pourrait aussi être le cas de Jimi Hendrix. Sa soeur, Jamie, aurait montré son intérêt auprès de Musion System, une entreprise digitale londonienne.
Enfin, TLC, le groupe de R’n’B au féminin, prévoit lui aussi d’utiliser la technique du hologramme pour faire revivre une de ses membres : Lisa Lopes, alias Left Eye. Tionne « T-Boz » Watkins et Rozanda « Chilli » Thomas ont annoncé cette intention pour célébrer les 20 ans du groupe et raviver la mémoire de leur amie disparue 10 ans plus tôt dans un tragique accident de voiture. Les trois TLC devraient être réunies sur scène pour une tournée U.S. à la fin de l’année.
D’autres rumeurs holographiques circulent. On parle de Marvin Gaye ou même Justin Bieber qui pourrait donc chanter sur scène avec un clone à ses côtés. A confirmer…
Le hologramme qui fait débat
Si la technique est en vogue en ce moment, l’idée ne convainc pas tout le monde. A commencer par la famille et les ayants-droits de Marilyn Monroe. Ils ont porté plainte contre Digicon Media, la société de James Cameron chargée de réaliser l’hologramme de la star pour la tournée Virtual Marilyn Live. « Nous possédons certains copyrights concernant Marylin Monroe et notamment un accord récent sur la reproduction de son physique par images de synthèse ». Les héritiers de la star s’opposent farouchement au projet. Depuis les premiers jours, en 1996, puis récemment en décembre 2011.
De son côté, Digicon Media soutient que la représentation numérique de Marilyn est permise, car « il est impossible de posséder les droits sur une personne humaine ». En outre, la société californienne affirme sur son site Internet avoir en possession une licence qui lui permet l’exploitation virtuelle de l’image de la star. « En février 2012, l’office des droits d’auteur américain a délivré le premier Certificat d’enregistrement des droits d’auteur pour un acteur virtuel, confirmant officiellement le droit d’auteur parfait en 1996 ».
Le bras de fer est donc engagé entre Digicon Media et les héritiers de Marilyn Monroe. Si l’hologramme de la star fait bien partie de la tournée, le procès est inévitable.
Peut-être que la justice mettra alors son grain de sable dans la folle saga des hologrammes. De quoi rassurer les statues de cire du Musée Grévin et de Madame Tussaud.
S.L.
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