Véritables révélation rock de 2016, les Johnny Mafia nous reviennent plus rageurs que jamais sur un nouveau LP intitulé « Princes de l’amour ». En anglais, dans le texte, les français nous délivrent 11 titres tous plus puissants et tranchants les uns que les autres.  Sous un déluge rock, punk voire grunge, les Français réécrivent l’histoire du rock avec un sens aiguisé de la mélodie tout en gardant intacte la hargne des débuts. 

Au travers d’un premier titre « Big Brawl » envoyant du bois, les 4 garçons originaires de Sens nous déversent avec bonheur une fougue qui ne semble pas avoir mollit depuis leur premier album. Graves et légers dans une première composition à l’énergie dense à tomber, Johnny Mafia nous envoient en pleine face leur punk rock dévergondé pourfendant avec bonheur un rock coulant. 

Sans ambage aucun, les français déroulent leur rock sorti de nulle part sans autre objectif que de se faire plaisir. Avec un sens fort de la mélodie, ils construisent des murs du son puissants et énergisants. Sans en faire des tonnes, ils trouvent un juste milieu dans leur approche d’un rock de déménageur. Dans une verve folle, ils dessinent un univers où tout vole en éclat et dans lequel les compositions courtes explosent en un rock brutal et salutaire.

C’est au cours de leur tournée « Sens la Capitale du Monde Tour » qu’il ont rencontrés à Nîmes celui qui deviendra le réalisateur de ce nouvel album. Connu pour ses réalisations avec Jack White, Jim Diamond parvient à extraire de cette musique une sonorité à la fois punk et rock garage. Pleins de cette puissance qu’ils savent si bien mettre en valeur, les Français nous emportent dans un rock gras et boursouflé comme seuls les rockeurs savent en produire. Déchaînant leur rock dans un déluge de guitares toutes plus acérées les unes que les autres, ils s’affirment sur « Ride » ou « On The Edge » comme un groupe à l’énervement communicatif.

Entre rock anglais aux bonnes manières et grunge américain destroy, Johnny Mafia trace sa route ne s’interdisant aucune insolence. Pulvérisant à grand renfort de guitares saturées un spectre sonore compressé avec beaucoup de talent, les français nous transportent dans une musique qui sans être originale apparaît vite viscérale entre grunge, punk et rock 90’s. Musique décoiffant tout sur son passage, Johnny Mafia ne fait pas dans la dentelle et prouve avec ce nouvel album qu’ils sont capable de poser les bases d’un univers plus noir que prévu. Ancrés dans un rock dur et posé, ils abordent avec ce « Princes de l’amour » une approche plus réfléchie et moins spontanée que lors de leur premier album.

Arnaud Le Tillau
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