Finnegan Tui – « Zephyr » : La Chronique
Artiste multi-instrumentiste passionné par le son dans sa globalité, Finnegan Tui vit à Londres. Originaire de Nouvelle-Zélande il transforme sa folk en une suite de compositions entre intimité et grandiloquence. Dans un premier EP intitulé « Zephyr », le néo zélandais nous montre l’étendue de son talent au travers de 7 titres mélangeant illustration sonore, folk et électronique. Dans une approche assez unique, il nous fait frissonner de sa capacité à construire des titres remuants et brillant d’intensité.
Il y a cette voix qui vous pénètre de son grain grave et puissant. Dans une composition qui nous fait frissonner, Finnegan Tui pose de suite le décor de son univers à la folk entrelacée « The Gard ». On se laisse envahir par cette explosion de sens qui progressivement vous immerge dans une musique au grain unique. On y retrouve une sincérité folle, et un humanisme qui nous plait beaucoup. Ne s’interdisant pas des changements de rythmes et une approche spontanée, Finnegan Tui nous pulvérise de sa puissance mélodique. Multipliant les parties, cette première composition donne une bonne idée du capital musical de cet artiste hors norme.
Se plaisant à exploser les formats radiophoniques, Finnegan Tui prend son temps pour nous proposer des titres aux instrumentations enveloppantes. Une fois de plus sur « Once I’m Gone », il nous aspire par ses mélodies virevoltantes et un background au folk graisseux proche d’un rock sourd. Avec un véritable don, le néo zélandais pulvérise la bien-pensante folk dans un tout à son image profond et atypique. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui nous sidère de sa puissance folle. Le folk fait parti intégrante de cet artiste à l’approche unique. Avec une sensibilité rare, il transforme ses compositions en hymnes qui nous submergent. Travaillant sur la corde raide, il aime plus que tout jouer avec nos émotions dans des compositions à l’humanité folle
Mettant beaucoup de lui dans chaque composition, Finnegan Tui nous transporte dans les méandres de sa vision d’un folk aux replis sombres « Bones ». Il y a un côté montagne russe dans ces mélopées et ces compositions qui ne suivent aucun schéma. On est étourdi par cette spontanéité et cette musique qui n’en finit pas de nous surprendre. Tout n’est que fascination dans cet album. Chaque titre vient nous arracher des frissons par sa capacité à nous surprendre et à nous entrainer dans une sorte de folk organique. Avec une finesse impressionnante, Finnegan Tui nous transporte dans des compositions aux mélodies enivrantes. Cultivant un background très noir et puissant, il y dépose sa folk étudiée pour un rendu qui nous enveloppe de sa pertinence. le néo-zélandais réussit la gageure de transformer sa voix en un instrument au service d’une composition à la noirceur hallucinante.
Entre Alt-J et Other Lives, Finnegan Tui trace sa route avec aisance en nous proposant une folk ronde et organique. Avec ce premier EP , le néo zélandais dessine une folk du 21ème siècle entre tradition et modernité. Dans une instrumentation à l’acoustique enveloppante, il n’a de cesse de jouer avec nos émotions pour un rendu qui nous happe. Multipliant les incursions en territoire électronique, il s’imprègne d’une ambiance de contes et légendes pour nous proposer des titres en forme de paysage sonore. On se laisse glisser dans cette musique en clair obscur qui nous touche de sa puissance intrinsèque. Poésie et élégance sont au rendez-vous de ce premier EP brillant!
Nos coups de : ONCE I’M GONE, BONES, MORE
Note : 9.0/10
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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