/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 17-06-15

Cherry Chérie – « J’entends la bête »

C’est à l’UQAM (Université du Québec à Montréal) que ces quatre garçons fans de la musique des années 50-60 se sont rencontrés. Au travers d’un premier album enregistré en analogique pour respecter les canons du genre, Cherry Chérie nous propose une musique superbement équilibrée entre constructions pop acidulées et background rockabily saturé.

Une chose est sûre, gras et dynamique le rock ne se fait pas attendre et nous plonge dès ce « J’entends la bête » au nom évocateur, dans une ambiance au rockabily saturée. Les Québécois se jouent avec délices des modes dans une approche dynamique d’un style toujours autant d’actualité. Entre sonorités comics et rock des débuts, Cherry Chérie construit un univers atypique qui loin de sentir la reprise bon marché, s’inspire de cette époque pour en faire ressortir l’essence même.

En français dans le texte, les Québécois nous passionnent de leur harmonies parfaites. Dynamique et absolument pas ringarde, la musique de Cherry Chérie dépoussière un style trop souvent rangé au rayon souvenirs. Les Canadiens le font vivre pleinement en le croisant avec une vision très actuelle d’une musique rock en totale mutation. Endiablé sur « Pandémonium » ou coloré sur « Marilou », le rockabily saturé des Québécois réussit à être joyeux sans être mièvre.

On retrouve cette verve 60’s mâtinée d’un rock très 50’s sur la plupart des titres. Ainsi c’est à Dutronc que l’on pense sur le classieux « Dépose tes fusils » que le groupe s’amuse à rendre ronronnant. Délaissant une musique cérébrale, Cherry Chérie lui préfère un univers à la limite de l’excentricité où l’instinctif et le spontané occupent le haut du pavé. Il y a un côté rouflaquette et moquette haute dans cette musique s’amusant de ce côté viril à l’excès. Le résultat est un titre entre variété et rock vintage qui nous entraîne de suite dans un déhanchement du bassin automatique.

Malgré quelques titres un peu tape à l’œil et stéréotypés « Aussitôt dit aussitôt fait » , le musique dynamique de Paolo et ses compères se rappelle à notre bon souvenir prenant la forme d’une pop à la Indochine sur « Laura » où d’un rock indé intransigeant sur le très remuant « Ponce pilate ». Fidèle à cette école du rock québécois, Cherry Chérie nous propose une musique louchant vers la grandiloquence et l’amplitude harmonique. On se laisse donc prendre à ces mélopées et à cette liberté de ton superbement produite qu’ils nous proposent.

Dynamique et mélodique, le rock gamin des québécois touche au cœur et nous font rappeler ces années d’adolescence où tous les sentiments étaient exacerbés. Ce rock-trash-bonbon nous apporte une jeunesse folle, une émulsion, un bouillonnement qui détartre et nous fait un bien fou. On pense à Elmer Food Beat, à ce surf rock qui ne se prend pas au sérieux mais utilise pleinement les sonorités d’aujourd’hui pour colorer un rock vintage d’hier. À consommer sans modération!

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production