/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 04-03-23

Albin de la Simone – « Les cents prochaines années » : Notre avis

Nous l’avions laissé il y a un an et demi dans un album instrumental qui criait son manque relation au sortir de la pandémie. Nous le retrouvons pour un 7ème album, chanté cette fois, intitulé « Les cent prochaines années ». Dans un écrin à la pop ronde et enchanteresse, Albin de la Simone se laisse guider, une fois n’est pas coutume, par un autre musicien « Sage » et nous propose un de ses albums les plus personnels. Entre ruptures et retrouvailles, futilités et profondeur , le français confirme une nouvelle fois son talent hors norme. 

En noir et blanc sur cette pochette magnifique, c’est le français petit garçon qui se dévoile. Expliquant le contexte lié à cette photo sur le très beau « Petit Petit Moi », Albin de la Simone nous touche de ses émotions en nous immergeant dans une composition aux rondeurs frissonnantes. On se laisse transporter dans cette comptine pour adulte qui nous caresse de ses sonorités enveloppantes et synthétise la forme de cet album plein d’une mélancolie douce qui nous enivre. Travaillant une base musicale avec un soin immense, le français convoque une musique d’orchestre dans un cocon à la volupté insaisissable. 

Avec la douceur qui le caractérise, Albin de la Simone nous propose une pop douce et vaporeuse aux textes ciselés. Dans une instrumentation aux mélodies douces, le français pose ses pattes de velours pour un rendu qui nous happe de sa construction. Avec un soin particulier, il dresse sans effort des compositions qui brillent d’un éclat mat « Les cents prochaines années ». A hauteur d’enfant, Albin de la Simone cultive une sorte de beau musical dans un mélange exquis de claviers aux sonorités feutrés et de cuivres doux. 

Signant des personnages tendres à la masculinité discrète « A Jamais », ses compositions ensoleillent une variété française parfois en manque d’inspiration. Avec une douceur éthérée, Albin de la Simone se met en scène dans une musique aux contours flou. Cultivant une musique aux envolées douces et soignées, le français nous emporte dans un swing lent qui nous fait chavirer. Avec une simplicité de tout les instants, il bâtit de véritables saynètes onctueuse où se mêlent souvenirs et mélancolie dans un  tout étourdissant.  Nous emportant dans ses rêveries « Merveille »  ou ses moments plus profonds à l’image du bouleversant « Mireille 1972 » traitant de l’avortement, Albin de la Simone cultive une douceur qui nous émeut. 

Entouré de Sage et Voyou, Albin de la Simone signe un 7ème album magnifique aux textes toujours aussi soignés. Dessinant un monde à la Sempé ancré dans le quotidien avec une poésie folle, le français nous emporte dans une suite de titres caressants. Dans une sorte de magie enivrante, il nous remue de l’intérieur en quelques mots, quelques accords. Simple sans être minimaliste, émouvant sans être larmoyant, la musique d’Albin de la Simone possède une grâce indescriptible qui nous fait frissonner. 

Nos coups de ❤ : LES CENTS PROCHAINES ANNEES, PETIT PETIT MOI, A JAMAIS, MIREILLE 1972

Note : 9.5/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production