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Date d'ajout : 17-04-12

Keziah Jones chante à Portobello Road

Keziah Jones - Quai Baco

Olufemi Sanyaolu, plus connu sous le nom de Keziah Jones, naît le 1er octobre 1968 à Lagos au Nigeria.

Son père, chef de tribu yoruba, est un riche industriel. C’est grâce à son grand frère que Keziah va connaitre ses premiers émois musicaux.

« C’est mon frère aîné qui m’a fait découvrir Fela, Peter Tosh et Bob Marley ainsi que la soul américaine. Il y avait beaucoup de musique à la maison. Mais je viens d’un milieu bourgeois. On était censé devenir avocat ou médecin. Pas musicien. » (Aden, 03/11/03)

« Tu vas étudier en Angleterre »

Ses parents ne voyant pas d’un bon œil que leur fiston devienne musicien, ils décident de l’envoyer étudier en Angleterre.

« Un jour, à 8 ans, en rentrant de l’école, il m’a dit : ‘’Tu vas étudier en Angleterre.’’ Il m’a tendu quatre catalogues. Les élèves avaient l’air souriant, il faisait beau, alors je me suis dit : ‘’Cool, cela va être des vacances.’’ Sur une photo on voyait même un bateau dans une piscine, j’ai choisi cette école. Trois jours plus tard, j’ai débarqué dans un bled dans le sud de l’Angleterre. Il n’y avait même pas de bateau dans la piscine ! Et comme j’étais le premier Noir de la région, les gens me regardaient bizarrement, pas comme un humain ! » (Paris Match, 25/02/04)

Expatrié en Angleterre, Keziah s’intéresse néanmoins à la musique et commence à apprendre le piano, la batterie puis la guitare. En 1986, Keziah Jones prend une décision difficile. Sans le dire à ses parents, il quitte ses études pour se consacrer à la musique.

Pendant deux années, il n’ose même pas leur en parler par peur de les décevoir, eux qui avaient dépensé énormément d’argent pour lui payer son voyage et ses études.

Afin de payer son loyer, Keziah se retrouve à jouer dans la rue et le métro.

Du London Underground au Métro Parisien

En 1989, Keziah Jones se rend à Paris.

« L’idée que je me faisais de Paris était celle d’une ville où l’on permettait de s’exprimer à des gens qui n’étaient pas acceptés dans leur pays. Je n’avais jamais mis les pieds ailleurs qu’en Angleterre et au Nigeria. Je n’avais pas un sou et j’étais seul, mais j’ai passé un bon moment. Les gens étaient très ouverts : ils me parlaient, me proposaient un endroit où dormir. Rien à voir avec la culture anglo-saxonne. » (Aden, 03/11/03)

Après le métro londonien, le voilà dans le métro parisien, plus précisément à Châtelet-les-Halles, aux Champs-Elysées et à Saint-Michel. Il se ballade de wagons en wagons essayant de récolter l’argent nécessaire pour payer son appartement de Ménilmontant. Il y reprend principalement des titres de Prince, Bill Withers, Marvin Gaye et Bob Marley.

Grâce à un ami, Philippe Cohen-Solal, il enregistre une démo dans un petit studio mais cette dernière ne parvient pas à convaincre les maisons de disques françaises. Qu’importe pour Keziah, il n’a pas dit son dernier mot et décide de retourner dans la capitale anglaise.

Entre temps, il a enfin prévenu ses parents. Son père lui fixe un ultimatum de deux ans pour réussir à percer dans l’industrie musicale sinon c’est dans la société paternelle au Nigeria qu’il devra travailler.

Jusqu’au jour où Keziah Jones chante avec sa guitare à Portobello Road.

Dans le froid, en plein mois de décembre à Londres, un manager l’aborde, le film lors d’un petit concert et transmet la vidéo à Emmanuel de Buretel, fondateur de Delabel.

Immédiatement conquis par la musique du sénégalais, il décide de signer ce jeune talent. L’année suivante, Keziah Jones se retrouve en première partie de Lenny Kravitz et enregistre son premier album « Blufunk Is A Fact » où l’on retrouve le tube « Rythm Is Love ».


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