Auteur d’un très bel EP en 2016, Refuge nous reviens toujours plus mystique dans un LP à la pop planante. Celui qui fut finaliste de la nouvelle star en 2013, nous ouvre grand les portes d’un univers qu’il a su créer de toute pièce avec un sens de la pop extrêmement fournie. Nous envoutant de sa pop à la limite du mystère, Refuge nous transporte dans une électro pop qui ne cesse de se transformer au fil des écoutes et ne laisse pas indifférent. 

Il y a tout d’abord une sorte de plénitude qui semble se dégager de « Nawal » premier titre de cet album. Travaillant une matière musicale à la sobriété maîtrisée, Florian Bertonnier alias Refuge nous entraine dans une sorte de pop filaire extrêmement délicate. Travaillant un background musical fouillé et diablement enthousiasmant, il nous fait dériver le long de sa pensée musicale. Voguant sur un radeau, nous voila emporté par cette musique entre pop électro et world mixant les univers pour mieux nous envelopper d’une approche unique et bizarrement universelle. Avec un sens de la construction qui ne lui a jamais fait défaut, Refuge dessine une musique à nulle autre pareil où les instrumentations rentrent en contact pour une vision extrêmement synthétique et envoûtante.

Délicat dans son approche artistique, il esquisse avec brio une musique nuancée qui nous touche de bout en bout. Explosant les canons du genre, Florian prouve une nouvelle fois son atypisme dans un style qu’il ne cesse de remettre en question via un fil rouge instrumental qui nous impressionne de sa précision. Travaillant une world music avec soin, il réussit à en faire une matière vivante qui vient enrichir avec beaucoup d’audace une pop soignée sur un titre comme « Body ».

Piano simple, voix limpide sur « 2K16 » Refuge n’a pas son pareil pour nous impressionner par son univers loin des modes qui semble rapidement nous faire plonger dans un musique qui ne cesse de nous interroger. Véritablement intemporelle, cette musique use avec soin de sonorités rares et atypiques pour mieux nous entraîner dans un voyage fantastique que l’on se plait à découvrir. Il y a chez Refuge cette sensation rare de faire partie d’un tout extrêmement puissant rassemblant plusieurs cultures. Travaillant avec rigueur une musique entrainante, il réussit sur « Lion’s Tear » à sortir des chemins battus une fois de plus grâce notamment à l’utilisation de sonorités rugueuses et chaleureuses donnant au tout un parfum d’évasion. Proposant dans une synthèse ordonnée, une musique loin des modes, Refuge sidère par son avant-gardisme et cette capacité à nous entraîner dans un univers ressemblant à nulle autre.

Le français donne à voir un mélange de culture qui fait un bien fou. Cet album est un mix rare entre une culture occidentale et indienne pour un résultat qui voit les 2 cultures s’interpénétrer dans un mélange extrêmement digeste. Utilisant aussi bien les structures du folklore indien en y intégrant une dose de pop occidentale que l’inverse, Refuge porte extrêmement bien son nom et fait de cet album une sorte de sanctuaire pop aux mélanges des genres puissant.

Envoutant, voire parfois chamanique sur certains titres, Refuge touche du doigt une sorte d’universalité pop dans un écrin rappelant aussi bien la culture 90’s , que la musique envoutante du folklore indien. Jouant de sa voix hors norme, il s’impose dans des titres à la simplicité déroutante qui en quelques notes et quelques effets délivrent une sorte de quintessence d’une pop sublime. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui ne ressemble à rien d’autre et s’impose d’elle même comme la continuité d’une personnalité et d’une culture entre 2 continents.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com