Rodrigo Amarante : de « Los Hermanos » à « Cavalo »
Devenu incontournable en Europe grâce à son premier album solo « Cavalo », Rodrigo Amarante de Castro Neves est une figure emblématique de la musique brésilienne. Retour sur une carrière hors du commun de Los Hermanos à « Cavalo » en passant par Little Joy.
C’est sur les bancs de la fac de journalisme à Rio que Rodrigo Amarante rencontre ses deux compères Marcelo Camelo et de Rodrigo Barba, qui ont donné naissance au groupe Los Hermanos.
Sur leur premier album éponyme « Los Hermanos », sorti en 1999, Amarante apparaît en tant que musicien de flûte traversière et ne prête sa voix que pour quelques chansons. Même si deux titres figurant sur cet album (« Quem sabe » et « Onze dias ») sont écrits par Rodrigo, le rôle de leader et compositeur principal est attribué à Marcelo Camelo.
Deux ans plus tard, pour leur second opus « Bloco do eu Sozinho », l’influence de Rodrigo Amarante se fait de plus en plus présente et le compositeur peut ainsi exprimer tout son talent avec des titres comme « Retrato pra laiá », « Cher Antoine » (écrit en français) mais également « Sentimental » considéré comme l’une des meilleures chansons de l’année 2001 au Brésil.
Jouant de la guitare avec son complice Marcelo Camelo, Rodrigo coécrit également les tubes de cet opus que sont « Mais Uma Canção » et « A Flor ».
C’est véritablement grâce à leur troisième album, « Ventura », que le groupe accède à une toute autre notoriété dépassant les frontières brésiliennes. « Ultimo Anda », « O Velho e o moco », « Um Par » ou encore « Do sétimo andar » font l’unanimité et permettent au groupe d’enchaîner les concerts à travers le pays.
Son rôle, jusqu’ici de deuxième homme de Los Hermanos, touche à sa fin. Rodrigo Amarante devient désormais un des leaders incontestable côtés de Marcelo Camelo. Et cela se confirme avec « 4 » sorti en 2005 où Amarante écrit près de la moitié des titres dont les célèbres « Ovento » et « Conditional ».
Un travail récompensé l’année suivante lorsque Rodrigo Amarante se voit sacré « Meilleur Musicien » au Prix Multishow de la musique brésilienne. Arrivé au sommet de la gloire, le groupe « Los Hermanos » décide de mettre fin à leur aventure en 2007.
« A l’époque où nous avons décidé d’arrêter, même les proches étaient surpris. […] Je trouve cela merveilleux que l’on ait réussi à s’asseoir et discuter en nous disant : ‘Nous nous arrêtons maintenant’. Nous ne savons pas si nous reviendrons un jour. Personne n’a dit ‘Non, plus jamais’. On s’aime, c’est merveilleux. C’était la bonne décision, cela m’a donné l’opportunité d’arriver où j’en suis aujourd’hui, sortir du Brésil. » a déclaré le musicien au magazine Rolling Stone en 2013.
Car après Los Hermanos, Rodrigo Amarante a multiplié les expériences musicales notamment au sein du groupe Orquestra Imperial avec Moreno Veloso (fils de Caetano Veloso) et Nina Becker mais surtout aux côtés de Fabrizio Moretti, batteur des Strokes, et Binki Shapiro dans leur projet « Little Joy ».
Ce « super groupe » à la carrière pourtant éphémère a marqué le public grâce à un unique album studio salué par la critique sorti en 2008 et produit par Noah Georgeson sous le label Rough Trade Records.
Une énième aventure qui donnera des ailes à Rodrigo Amarante qui profite alors de ses envies de voyage pour dévoiler son tout premier album studio « Cavalo » en 2013. Un opus qui a permis à l’artiste brésilien de faire le tour du monde propageant avec une joie non commensurable sa poésie délicate et délicieusement folk.
N.S.G.
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