Topaz est interviewé par Quai Baco
Topaz.
Ce nom vous dit peut-être rien mais pas pour longtemps. Topaz fait partie de ces artistes émergents, indépendants, qui toquent à la porte de l’industrie musicale avec talent et passion.
Quai Baco est allé à sa rencontre pour vous faire découvrir le bonhomme avant tout le monde. Interview découverte.
La fiche ID
Pseudo : Topaz
Genre musical : Hip-hop/Rap
Date de naissance : 01/03/19XX
Lieu de naissance : Vannes
Discographie : Paroles D’Homme : Le Prélude (street album, avril 2010) / Paroles D’Homme (1er album, octobre 2011)
Son oeuvre
Tu as sorti deux projets discographiques : « Paroles D’Homme : Le Prélude » en 2010 et « Parole D’Homme » en 2011. Pourquoi deux opus si proches ? Comment les différencies-tu ?
Je reportais tout le temps la date de sortie de mon premier album parce que je n’étais pas assez satisfait des morceaux. Pour faire patienter le public et donner à manger à ces cochons, j’ai décidé de faire un street album, c’est-à-dire de compiler les morceaux enregistrés qui me plaisaient le plus. J’ai appelé ça Le Prélude.
Je l’ai mis en téléchargement gratuit pour faire découvrir ma musique. J’ai continué d’enregistrer des titres et j’ai gardé le meilleur de tout ça pour Paroles D’Homme. Côté technique, les mixs sont meilleurs, il y a un vrai mastering et j’étais plus mûr en studio. J’ai d’ailleurs participé à la réalisation.
Où peut-on les trouver ?
Paroles D’Homme est dispo sur toutes les plates-formes classiques de téléchargement (iTunes, Fnac, Amazon, Virginmega…) et sur mon site bandcamp. Le street album est lui aussi sur mon site.
Des rencontres sur ce projet ?
b2A, l’ingé qui a enregistré l’album. Il n’est pas seulement ingé son, c’est aussi un beatmaker. Le feeling est passé mortel. On travaille actuellement sur mon nouvel album solo et je peux te dire que ça n’aura rien à voir, ça va être barré. C’est lui surtout que je retiens de cette histoire.
Tu dis préparer de nouveaux morceaux en studio. Tu peux nous en dire plus ? Pour qui, pourquoi ?
Ah ! Cette question m’excite. Je maquette plusieurs mélodies de chantonnage (= du chant, mais en moins bien) et je vais bâtir autour de ces maquettes des compos avec b2A. Je veux du son électronique. Des compos et des mixs comme dans les années 80 à la Kim Wilde. Et dessus, des textes bien léchés. Je veux confronter le fond et la forme. Je veux qu’on trouve ça ridicule alors que le morceau est irréprochable.
Comment décrirais-tu ta musique ? Qu’a-t-elle de plus (ou de moins) que les autres ?
Je m’implique beaucoup dans l’interprétation. J’appréhende chaque morceau avec une voix et des tonalités adaptées. Ensuite, ma musique raconte des choses. J’essaie de toucher les gens par le biais de la provocation ou de l’émotion. Pour la définir précisément, je dirais que ma musique est l’héritière de la chanson française classique : j’accorde beaucoup d’importance au fond et à la qualité de mes textes, mélangée à l’énergie et aux sonorités électriques des musique actuelles.
Tu travailles avec MusiQuality. Tu peux nous parler d’eux ?
MusiQuality, c’est mon crew. Dedans, il y a Kelda, un DJ/beatmaker et Darez, un rappeur. Les deux sont des old-timers, des puristes. Ils sont à l’ancienne, mentalité hip-hop old school. Moi, je kiffe plus les trucs modernes. Darez est celui avec qui j’ai commencé la scène, je le backais. Il sort son 3ème projet, toujours dans la même veine : la culture des samples, South Bronx et boom bap. Dans MusiQuality, tu trouves aussi Tonton 1K, un rappeur avec qui je me retrouve complètement, DJ S.Tim, mon DJ sur scène et OBS, un beatmaker plus jeune, avec une influence soul et jazzy.
Pour finir cette partie sur ta production musicale, quelle sera ton actualité dans les mois à venir ?
Il y aura un nouveau clip écrit et réalisé avec un pote pour annoncer mon nouveau projet. Faudra aussi guetter les scènes par-ci par-là.
La promo de l’homme
Peux-tu nous raconter ton quotidien en tant qu’artiste ?
J’écris quand l’inspiration me vient et enregistre des mélodies sur mon téléphone dès que j’en ai une en tête. Mon outil de travail, c’est mon téléphone : mes textes sont dessus et les prods aussi, je peux faire ça n’importe où. Quand mon ingé son est dispo, on se cale une aprèm. J’aime beaucoup aussi rencontrer des jeunes qui m’ont contacté, découvrir les talents ou les musiciens d’horizons différents. Je suis quelqu’un de facilement disponible.
Comment écris-tu ? Où trouve-tu l’inspiration ?
J’écris toujours assis, sur mon lit, dans le canapé ou dans ma caisse. L’inspiration me vient des situations que je vis, des gens que j’observe et des discussions avec eux. Je dirais que l’inspi prend sa base dans la sociologie de comptoir. Dans la vie, je m’emporte sur la moindre injustice. Ca se retrouve forcément dans mes textes.
Quelles sont tes influences musicales ? Qui t’a fait vibrer et pourquoi ?
Mes influences, ce sont la chanson française et le rap. Les chanteurs qui me font kiffer sont les bons interprètes, qui chantent avec les tripes comme Renaud, Brel, Barbara, Piaf, Bashung, Cabrel et Moustaki par exemple. Côté hip-hop, j’ai découvert le rap français avec NTM et Ministère Amer. Je m’intéresse surtout à l’interprétation des artistes, à leur énergie. Ce que je vais aimer chez un rappeur, c’est son grain de voix et son interprétation, plus que les textes ou le flow.
Qu’est-ce que tu penses de la scène actuelle hip hop ?
Elle est vaste et a plusieurs visages. Elle est très riche, du sample à l’electro en passant par du jazzy, l’auditeur à de quoi faire. Le problème, ce sont les gens qui s’improvisent rappeurs et qui pullulent sur le net. Ces grosses merdes n’ont aucun talent, ne rappent pas dans les temps, enregistrent dans des homes studios pétés, font des trucs inaudibles. Ils se multiplient à cause de YouTube et croient que le succès vient du nombre de vues. Nous, on les écoute, on regarde et ça nous fait bien marrer.
Comment vois-tu ta carrière ? Quelles sont tes ambitions ? Qu’est-ce que tu as envie de faire / de ne pas faire ?
Je ne suis qu’un artiste, donc je suis pas tourneur, pas manager, je ne fais pas de marketing autour de ma musique, mon job est derrière le micro. C’est dur d’envisager une carrière quand t’es indépendant comme moi par la force des choses.
Quel sera ton « déclic musical » selon toi ?
Un gros morceau antisémite qui envahit Internet et choque tout le monde. Du coup, ça fait un énorme coup de projecteur. Au procès, je clame la liberté d’expression et ça y est, ma carrière est lancée. Pour le moment, j’ai pas écrit le morceau, j’hésite…
Un message à faire passer ?
Signez-moi. Managez-moi. Je suis super fort, souple et éclectique.
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