/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 31-05-16

Juliette Armanet – « Cavalier Seule »

Il y a des artistes qui vous tapent à l’œil, sortis de nulle part et dont vous savez qu’ils joueront un rôle particulier dans les années à venir. Juliette Armanet fait partie de ceux là. Simple et distante sur une pochette à l’esthétique léchée dont le fond bleu rappelle celui de Melody Nelson, la jeune française soigne son entrée avec un premier EP aux courbes sinueuses et au verbe fin. Dessinant une variété pop admirablement soignée, elle nous impressionne de son talent discret.

Voix ample et fragile, Juliette Armanet se dévoile doucement sur un « Manque d’Amour »  excessivement bien écrit. Naviguant sur une variété 90’s qu’elle réussit à rendre superbement alléchante, elle dessine une musique à la mélodie simple et efficace. Multipliant les bonnes idées, elle nous propose un titre jouant sur une approche à la variété assumée qu’elle met en musique sobrement dans un écrin à la mélancolie prédominante. Avec ce premier titre exigeant, la Française se pose en héritière d’une variété 90’s.

De sa voix gracile et haut perchée, elle dessine un univers où le glamour croise l’ironie avec un sens aiguë de la mélancolie sans jamais céder aux sirènes de la facilité. L’électro qu’elle distille avec beaucoup de pertinence sur le touchant « Cavalier Seule » donne au tout un voile piquant qui acidule parfaitement une pop à la finesse folle. On est comme hypnotisé par cette musique qui s’assemble sous nos yeux avec un naturel désarmant. Car l’un des atouts de la jeune français est cette faculté à faire couler les compositions. Telle une mélopée sans fin, cet EP s’écoute sans sentiment d’ennui ou de lassitude.

Fraîche dans son approche, elle s’autorise même un passage saxo sur le magnifique « Carte Postale » sans que cela sonne mauvais goût. La musique de Juliette Armanet apparaît naturelle et vite addictive. On plonge la tête la première dans cette matière douce et onctueuse qu’elle créée sans à-coup avec un sens entendu de la pop bien ficelée.

Rappelant beaucoup Jeanne Cherhal voire Véronique Sanson sur certains titres, Juliette Armanet joue de sa voix haut perchée, clinquante et cristalline pour mieux nous toucher de ses compositions sobres. On retrouve dans ce 4 titres une variété à l’ancienne de celle qui dure et qui rassemble. Loin de proposer le tube de l’été que l’on oublie chaque année au profit du suivant, la Française construit un univers cohérent et superbement abordable tout en conservant une véritable qualité aussi bien dans les textes que dans la composition ou l’interprétation. Chapeau !

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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