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Date d'ajout : 09-03-12

Anis se fait repérer dans les couloirs du métro

Anis - Quai Baco

Anis, qui signifie « le compagnon » en arabe littéraire, est le vrai prénom d’Anis Kachohi, né à Pontoise le 27 mars 1977.

Anis est fils d’un médecin de campagne marocain et d’une mère assistante sociale originaire de Russie. Plutôt cosmopolite donc comme background.

Il grandit à Omerville, un petit village du Val-d’Oise en pleine campagne.

« Chez moi, il y avait un piano sur lequel je pianotais. Mais la musique est surtout venue par les cassettes. Gamin, quand j’avais le cafard, je me mettais dans un coin avec mon baladeur sur la tête. La musique était mon refuge quand ça pétait dans le milieu familial. » (humanite.fr, 2006)

C’est à l’école qu’il prend conscience de sa voix, vers 5-6 ans. Il aime les cours de chant, l’harmonie des voix et ressent un bien être à chanter en choeur. Vers 8 ou 9 ans, il écoute des disques en chantant en play-back, il joue de la air-guitare et sent qu’il y a quelque chose à faire dans cette voie.

1986, ses parents divorcent. Le petit Anis suit sa mère en banlieue parisienne.

« J’ai passé toute mon adolescence à Cergy. C’est la découverte d’un univers que je regardais les yeux écarquillés, moi qui venais d’un milieu rural où pour tout métissage, dans le village, à part ma mère et mon père, il n’y avait personne. À Cergy, je suis tombé amoureux et accro d’une ambiance cosmopolite. » (humanite.fr, 2006)

A Cergy, le hip-hop, le reggae, le punk et le blues se côtoient. Les DJ et les MC aussi.

« J’aurais aimé vivre dans la cité. Je voulais être un sévère, j’étais persuadé que ça donnait du style, et plus de caractère. J’avais une fascination pour la misère, l’argent facile, les voyous et la culture qui va avec, dont le rap. Mais je n’étais qu’un métis russe marocain, pas ghetto pour un sou. » (anis-music.com)

Anis se gave de toutes les sonorités, y compris celles de la musique classique qui sort du conservatoire à deux pas de chez lui. A cette époque, il a un penchant pour le blues de Bo Diddley, John Lee Hooker, Billie Holiday. Il apprécie aussi les françaises Edith Piaf et Colette Magny.

« Elles ont apporté le blues en France, elles sont super rock’n‘roll ces dames ! »

Le carrefour des années 90

Anis quitte l’école à 17 ans.

« J’ai quitté l’école parce que je n’y trouvais pas mon bonheur. C’était du gâchis. J’étais le stéréotype du mec qui va au lycée pour fumer et qui ne foutait rien. Une vraie perte de temps. » (lemague.net, décembre 2005)

Pour ne pas tomber dans l’oisiveté, il prend quelques cours de piano et se met à jouer de la guitare en autodidacte.

« Je me suis dit que ce serait bien de faire pianiste professionnel ! Je devais avoir 17 ans et les mecs qui veulent devenir pianiste pro commencent à 5 ans ! J’avais déjà plein de retard mais j’ai bossé comme un ouf pendant 8 mois pour avoir, au final, un niveau satisfaisant. Bon, j’étais complètement à la rue face à la concurrence, ce qui m’a permis de me remettre les pieds sur terre… comme j’adorais chanter, que c’était toute ma vie, je me suis dis pourquoi pas essayer dans cette voie. » (lemague.net, 12/05)

Il décide alors de rejoindre le groupe K2R Riddim, qui sévit à Cergy depuis 91.

« On traînait au centre commercial des Touleuses, un quartier de Cergy. Et puis un jour, pour arrêter de glander, on a décidé de monter un groupe. On a trouvé un lieu pour répéter. On s’amusait bien. C’est de là qu’est né le groupe K2Riddim. » (humanite.fr, 2004)

Son aventure avec K2R dure quatre ans, de 1993 à 1997. Il quitte le groupe peu avant la sortie du premier album « Carnet de roots ».

« J’avais envie de faire des trucs plus personnels, peut-être un peu moins reggae ». (humanite.fr, 2004)

L’expérience métro à Paris

Libre de tout engagement, Anis débarque à Paris en 1998. Il se dégote une chambre de bonne et multiplie les missions d’interim pour payer son loyer. Serveur, plongeur, manutentionnaire, déménageur, tout y passe.

En 1999, il ait un choix important : le boulot, ce sera le métro. Il décide de gagner sa vie en jouant dans les couloirs du métro parisien.

« C’est le chanteur Frédo (Les Ogres de Barback) qui m’a dit : ‘’Va chanter dans le métro !’’. Ce que j’ai fait. Et la première fois que j’y ai chanté, je me suis fait 300 francs en une heure ! » (anis-music.com)

Le métier peut payer. Un jour, un passant lui signe un chèque de 150 €.

« J’ai écumé la ligne 2 – Nation – Porte-Dauphine – en affinant petit à petit mon étude de marché. J’ai vite compris que seule la diversité payait et j’alternais des reprises de Bob Dylan ou de Colette Magny avec mes propres compositions. » (lexpress.fr, 1/12/05)

Chanteur dans les couloirs du métro, c’est un vrai métier pour espérer y gagner sa vie.

« Je chantais 7 heures par jour, sans me ménager ni chauffer ma voix auparavant. Très souvent, je terminais aphone, mais je m’en moquais, je continuais à parler toute la soirée. J’étais trop content ! » (anis-music.com)

Anis passe trois ans dans les couloirs du métro jusqu’au jour où un inconnu lui tend une carte de visite où figure le numéro du directeur artistique de la Warner. Il contacte la maison de disques qui refuse de le produire mais lui offre l’accès à un studio d’enregistrement. Une aubaine pour le jeune musicien qui s’entoure d’amis pour auto-produire le mini-album : « Gadjo Décalé ». L’album sort en 2003 et passe sur les radios généralistes. Anis ne retournera plus jamais joué dans les couloirs du métro.


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