Présents sur l’échiquier pop depuis 1996, les Écossais de Belle and Sebastian nous reviennent toujours aussi pétillants avec un 9ème album intitulé sobrement « Girls in Peacetime Want to Dance ». Véritables touche-à-tout, ils nous proposent 12 titres aux profils très différents navigants entre folk timorée et disco surexcitée. Loin de s’assagir avec le temps, les Britanniques convoquent un gloubi boulga sonore loin d’être indigeste.

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C’est d’ailleurs au travers d’une pop classique de très bonne qualité rappelant les bons album de REM, que les Écossais nous accueillent. Guitares au son clair sans effet assourdissant, construction mélodique à souhait, Belle and Sebastian nous emporte dans son univers à la pop délicate. Travaillée sans être lourde en terme d’arrangement, cette pop divertissante et rythmiquement au point qu’ils nous proposent nous fait doucement secouer la tête.

S’amusant au travers d’un son 60’s sur « Allie », les Britanniques nous égayent de leur pop colorée, perdue dans un son profond et synthétique à la patate phénoménale. Utilisant cette pop très Beatles comme terreau, il y font pousser une mélodie précise et chaleureuse qui nous enchante. Capable de nous faire séjourner le temps du titre « The Power of Three » dans les 80’s tout en gardant cette finesse britannique, ils gardent dignement cette classe indéboulonnable qui les suit partout.

Au travers de ritournelles simples et directes les Écossais nous hypnotisent. La force de Belle and Sebastian est cette propension à aligner de bons morceaux dans des styles parfois opposés. Ainsi, ils nous entraînent avec un plaisir non dissimulé sur le folktronic « The Cat with the Cream » puis sans transition sur le très R’n’b « The Party Line » sans jamais perdre ce groove envoûtant. Mais c’est finalement le disco qui l’emporte dû notamment à la présence du fantôme d’ABBA derrière chaque mélodie.

Loin de ringardiser ce groupe disco légendaire, Belle and Sebastian utilise ce mélange de pop et de disco pour nous plonger dans un univers scintillant. Atteignant son climax sur le titre « The Everlasting Muse », Richard Colburn et ses compères nous impressionnent de leur audace. On y retrouve cette chaleur dans les chants, cette ferveur très hippie qu’ils s’amusent à moduler avec grâce et intelligence. Le titre se renouvelle continuellement et ne cesse de nous surprendre par son approche éminemment artistique et culottée.

À l’image du bon vin, Belle and Sebastian ne cesse de s’améliorer en vieillissant. Ce nouvel album apparaît être une compilation de plusieurs périodes de Belle and Sebastian que le groupe nous livre au travers d’un prisme pop extrêmement mélodique. Sans jamais dessiner une véritable cohérence, les Écossais nous servent une suite de titres aux différences notoires mais possédant presque tous cette essence pop à tomber. Tantôt dansant, tantôt tranquille, la musique de Belle and Sebastian s’adapte à tous les styles sans jamais renier sa vision propre.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com