Découvert en 2018 via un premier album tourné vers l’Amérique profonde, Theo Lawrence nous revient dans un « Sauce Piquante » faisant l’éloge d’un blues country extrêmement vivace. Dans ses mains les compositions du franco canadien, apparaissent comme une vision intemporelle d’une musique au vintage réussit. Avec une régularité rare, Théo Lawrence dessine un deuxième album s’ancrant profondément dans une musique sacralisée et diablement vivante. 

Plus cowboy que jamais sur un premier titre pleinement country dans une approche d’un rock collant, Le franco-canadien personnifie une Amérique profonde aux compositions dynamiques et entraînantes qui nous enivrent de leur doux groove. Doublant ses voix à la manière des grands noms de la country, il construit dès ce premier titre « The worst in me » une véritable gamme country rock qui nous entraîne rapidement dans une amérique des grands espaces. Sans se départir d’un style extrêmement connoté le franco canadien réussit à imposer une ligne directrice qui le voit faire évoluer le style dans un rock 50’s du plus bel effet.

Tout chez Theo Lawrence sent le vintage a plein nez. Dans une nouvelle composition aux sonorités 50’s « Baby let’s go down to Bordeaux », il nous transporte dans un rockabily au background blues qui fonctionne à merveille. La musique du jeune homme swingue avec bonheur et dynamisme dans une composition rappelant dans ses fondements la variété 70 où les histoires fluettes et légères dominaient une époque d’après guerre généreuse. 

Festival country si il en ait, la musique de Theo Lawrence semble traverser les âges sans perdre une ride. Les guitares pleurent sur une chanson d’amour à la cow boy «Petit Cœur » étonnamment chantée en français . Malgré le côté kitsch de cette approche qui pourrait passer pour ringarde, il sort son épingle du jeu brillamment grâce à un sens rythmique et de la mélodie extrêmement aboutit qui le voit transformer des musiques cow boy en une variété datée mais entêtante. 

Chez Theo Lawrence les histoires tiennent le haut du pavé et se distinguent par cette façon qu’il a de nous transpercer de son univers chaleureux. Dessinant un univers américain à l’excès, il nous entraine dans une musique intemporelle aux parcours délimité qui bien que prévisible n’en demeure pas moins addictive. 

Dans un album mariant avec soin les images d’Épinal du cow boy solitaire et la country américaine, Theo Lawrence s’affiche en gardien du temple country et  n’a pas peur des clichés. Il se plait à les surjouer dans une ambiance puissante et chaleureuse. On aime cette façon qu’il a de  foncer la tête la première dans une country excessive qui coche toutes les cases d’un folkeux américain. Pourtant le franco-canadien ne nous lasse pas une seule fois et transforme sa vision en musique universelle aux contours ronds et légers.

Arnaud Le Tillau
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