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Date d'ajout : 12-04-13

The Besnard Lakes – « Until in Excess, Imperceptible UFO »

Chronique The Besnard Lakes - Quai Baco
4ème album pour le combo canadien , « Until in Excess, Imperceptible UFO » signe le retour de « The Besnard Lakes » toujours dans ce style atmosphérique et clinquant qui a fait leur réputation.

C’est sur une intro tout en longueur que s’ouvre cet album. Donnant en quelques sorte le tempo de l’ensemble de « Until in Excess, Imperceptible UFO », « 46 Satires » s’étire sur près de 7 min, nous enivrant de sa tranquillité apparente. Mélangeant électronique et électrique sur ce titre, les canadiens font doucement mais sûrement monter le morceau se permettant un final puissant et relevé. Au sein d’un véritable plasma sonore, The Besnard Lakes réalise ici une fresque musicale impressionnante rappelant la fulgurance des Pink Floyd.

C’est d’ailleurs à cette musique orchestrale, monumentale et rock des années 70 que font référence nombre de titres sur cet album. Ainsi, « And here eyes were painted gold » ou « The specter » nous rappellent de suite les ambiances des albums de la bande à Gilmour. Rythme lent et lourd, fill de batterie bref et saccadés, instrumentaux géniaux, The Besnard Lakes se complait dans un style inventé il y a plus de 30 ans mais toujours aussi efficace.

The Besnard Lakes - Quai BacoMais là où nombre de groupes se ridiculisent, les montréalais réussissent à nous tenir en haleine et imposent une montée en puissance tout en douceur mais d’une fermeté incomparable. Se permettant des instrumentaux hors normes, lourds et lents, les québécois nous hypnotisent de leur sens innée de la mélodie et de l’accompagnement. Sur des plages plus longue que le standard FM, ils réussissent à nous enivrer de leur pop synthétique.

Techniciens hors pairs, se permettant des agencements de sons osés mais toujours réussit et bien loin d’un quelconque effet expérimental, les québécois étonnent sur « People of the Sticks » par leur cohérence globale. Proche d’un rock psychédélique en terme de structure, les canadiens n’hésitent pas à y ajouter une touche plus actuelle via des sons électroniques comme sur « Alamogordo » où sur un tapis de synthés, The Besnard Lakes déroule dans un style très orchestral 70’s , une électro pop qui leur est propre.

Signant tous leurs titres à plus de 5 min, les canadiens réalisent une musique unique qui s’apprécie lors d’une écoute attentive. Truffée de ruptures, de cassures, la musique de The Besnard Lakes navigue entre ambiant et électro pop.

Avec un son un tantinet surchargé sans pour autant être écœurant, The Besnard Lakes nous délivre un opus d’une grande maîtrise. « Until in Excess, Imperceptible UFO » a cette puissance intrinsèque propre aux grands albums ne laissant pas indifférent. A mi chemin entre psychédélisme et ambiant de Bristol, les québécois risquent d’en décevoir certains mais restent, à mes yeux, des maîtres dans leur domaines.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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