Loin du film du même nom, « Soleil Vert » nous arrive dans une pop fraîche et addictive pour un premier EP superbement ficelé. Le trio formé récemment nous propose un album plein d’une pop vivace et entraînante construite sur un background atypique. Dans une pop délicieusement feutrée, les français réussissent à sortir du lot grâce à une musique ensoleillée et bien construite. 

Entêtante dès les premières notes de « Amour Orange », la musique des français ouvre le bal d’un EP ensoleillé.  Travaillant une pop plutôt simple, ils réussissent à pimenter leurs compositions grâce à une sorte d’instinct musical sautillant et diablement addictif. On se laisse porter par ce mélange qui n’en finit pas et nous entraine dans une galaxie pop chatoyante et équilibrée. Les français construisent dès ce premier titre une composition à la structure travaillée et au rendu captivant. Sans user d’artifices expérimentaux, Soleil Vert produit une pop de très grande qualité sur un background aux subtilité proche du jazz.

Dans un feutré boisé, Soleil Vert réussit en quelques sonorités à imposer un univers bien à eux. On aime de suite cette façon de proposer une pop légère aux relents doux et onctueux. Jouant de leur pop comme d’un instrument à part entière les français nous entraînent dans un univers unique et atypique d’où résonne une approche 80’s. Sur un background jazzy « Mirage », Soleil Vert réussit à nous imposer une musique où les mélanges acoustiques/ électronique ne font plus qu’un .

Il y a sur un titre comme «Souvenirs » une nonchalance très « delermienne » usant de peu de subterfuge (notamment la voix de Mina Tindle) pour mieux nous entraîner sur les pentes inclinées d’une pop douce à la joie mélancolique. Tendrement puissante, la musique de Soleil Vert dessine une sorte cocon pop dans lequel il fait bon se réfugier. Travaillant une pop tout en finesse, on se laisse prendre au jeu de ce mélange superbement agencée entre folktronic et pop souriante. Avec un sens de la mélodie, les français esquissent ce qui devient rapidement leur marque de fabrique, une sorte de pop folk simple et sans fioriture.

Que cela soit sur « Beirut » ou « La préfecture » on ressent une sorte d’essoufflement dans l’approche du trio qui sur ces derniers titres semble progressivement tomber dans la facilité. En effet plus proche de la musique d’ascenseur de luxe que de la pop ces titres tirent parfois un peu trop sur la corde. Pas facile de se faire une place dans une pop française souffrant d’une surpopulation. Pourtant Soleil Vert trouve sa voie sans beaucoup de difficultés grâce à une background atypique et une approche jazz-pop qui marque les esprit.

Très réussit ce premier EP sonne le retour en grâce d’une pop véritablement populaire. Sous des airs branchouille, le trio de Soleil Vert dessine une musique abordable et addictive. Travaillant une instrumentation avec soin, ils nous délivrent un EP homogène et atypique qui les voit proposer une pop souple qui s’époumone avec tendresse sur un background feutré.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com