Shaka Ponk – « The White Pixel Ape »
Quelques semaines seulement après Skip The Use, c’est au tour d’un autre fer de lance du rock français de dégainer son nouvel album. Shaka Ponk débarque avec « The White Pixel Ape », un gros singe plein de pixels blancs très attendu, et qui risque de diviser quelque peu les fans. Trop commercial ou style plus élaboré? Et si les Shaka Ponk avaient réussi l’entre-deux ?
Avec ce nouvel album, Shaka Ponk oscille entre deux eaux. Ceux qui les ont découvert au travers de « The Geeks and the Jerkin’ Socks » en auront pour leur argent. De très bon singles à l’efficacité redoutable jalonnent « The White Pixel Ape », que ce soit « Gimme Guitarrra », « Last Alone » ou encore un « Altered Native Soul » taillé pour les concerts. D’excellentes compos bien ficelées, mais qui ne surprennent pas outre-mesure. Pour autant l’empreinte de Goz est bien là, avec pléthore d’effets synthétiques, de voix trafiquées et une pêche énorme. Une énergie qui semble pourtant faire défaut en début d’album.
Sans être mauvais, les premiers morceaux manquent un peu de folie et de rock’n’roll pour nous emballer réellement. De bonnes mélodies, quelques belles idées de guitares, mais le refrain simili-disco de « Wanna Get Free » et la cavalcade en shuffle de « M0nkey on the wall » suffisent tout juste à masquer le manque de nouveauté par rapport à l’album précédent. On en vient à regretter le son plus brut et direct de « Hell’o » ou « Spit » et les aficionados des premières heures évoqueront sûrement un retournement de veste commercial et marketing. Ils n’auront peut-être pas tout à fait tort.
Car toute l’ambiguïté de « The White Pixel Ape » est bien là. Contenter la masse de fans qui les a rejoins suite au succès de « The Geeks… » en 2011 sans pour autant perdre cette identité sonore unique, et il faut bien l’avouer peu commerciale, mais qui fait tout le charme du groupe.
Et si Shaka Ponk, malins comme des singes, parvenaient à un compromis suffisamment attrayant pour contenter tout le monde?
A y regarder de plus prêt, c’est la réponse la plus plausible. Ce nouvel album comporte des titres plaisants et jouant la sécurité, mais aussi de véritables pépites empruntant des pistes qu’on ne leur connaissaient pas. « 6xLove » et surtout « Black Listed » revient aux racines métal du groupe tout en allant plus loin que jamais, enchaînant les parties qui raviront les amateurs de doubles croches. Pas le temps de souffler et c’est juste énorme. Un grand écart réussi avec le titre précédent, « Scarify ». Porté par la voix langoureuse de Sam, ce dernier part dans des dérives électro/hip-hop hypnotiques et funky impressionnantes.
Toujours avec un soupçon de hip-hop (présence de Adam Turner alias Beat Assailant oblige), « Story O’my LF » amuse avec son ambiance fête foraine un peu malsaine, puis impressionne. C’est fun, ça part dans tout les sens et ça reste terriblement en tête : la base de tout bon morceau des monkeys. Petite ombre au tableau, c’est « Heal Me Kill Me ». L’intention est louable, mais trop formatée FM. Cordes un peu dégoulinantes et arrangements très convenus. Skip The Use s’est prêté au même exercice de la ballade avec « Etre heureux », mais avec nettement plus de réussite.
Certes « The White Pixel Ape » ne révolutionne pas la « Shaka touch », et oui, on trouve quelques titres plus commerciaux et formatés. Mais quand c’est fait de belle manière, ça passe vraiment bien. D’autant plus que le potentiel « live » de chacun des titres est énorme. Ajouté à cela de belles surprises tel que « Black Listed » ou « Story O’my LF », et l’on prend énormément de plaisir à l’écoute de ce nouvel album. Et c’est bien là l’essentiel.…….GOZ ROCK….!
Lire le live report de Shaka Ponk au Bataclan
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com
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