/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 03-11-14

Shaka Ponk – « The Black Pixel Ape »

Les Shaka Ponk ne s’arrêtent décidément jamais. Embarqués dans une tournée à rallonge et quelques mois seulement après « The White Pixel Ape », c’est « The Black Pixel Ape » qui débarque. Annoncé comme le pendant sombre du précédent album, celui-ci tient sa promesse en étant plus brut et moins chargé en divers bidouillages électroniques que son prédécesseur. De même, l’approche trop « commerciale » reprochée au groupe ces derniers mois s’estompe nettement, sans pour autant disparaître…

Issus des mêmes sessions studio que « The White Pixel Ape », les titres de ce nouvel album se trouvent débarrassés des artifices, parfois superflus, qu’affectionnent Frah et ses compères. A l’image de « Comme on cama » et « Yell », morceaux déjà bien rodés en concert, les riffs de guitares sont de sortie et groove comme aux premiers jours du groupe. La composition « On the ro’ » sonnerait presque comme un bon vieux AC/DC, mais à la sonorité rock Aerosmith des 90’s. Chacun y trouvera donc son compte…

Mais passés ces quelques gros riffs saignants et les rythmiques bien lourdes, « The Black Pixel Ape » surprend…par son énergie positive. Pour un album censé dévoiler le côté obscur du groupe, les titres restent dans une ambiance énergique et fun telle qu’on connait de Shaka Ponk en concert. A l’image de « The shell maid freak » qui oscille entre un léger Offspring (si j’ose dire) et une pop très conventionnelle, ça sifflote, ça sautille et ça reste en tête. Un titre qui aurait pu être sur « The White Pixel Ape » en somme. Même constat pour « Lucky Boy », petit hymne gentillet et entraînant, pavé de bonnes intentions et de jolis arpèges.

Puis déboule « Time has come », auto-plagiat de « My name is Stain ». Même rythmique, même pont, même arrangements, mais un ton plus haut… l’impression d’un album quelque peu décousu se confirme de plus en plus au fur et à mesure qu’on avance. Une « Hidden Track » sans intérêt, puis la version studio de la reprise de Dalida « Morir Cantando », jouée depuis des années en concert : ce « Black Pixel Ape » peine décidément à combler les trous. On alterne ainsi de bons moments de rock énergiques mais qui n’ont pas grand chose de « black », et titres dispensables mais qui permettent d’atteindre les 13 nécessaires à la sortie de ce cinquième album.

Cette alternance de titres rageurs et rock’n’roll avec d’autres sans grandes innovations ou nouveautés laisse une impression étrange, celle d’écouter un bon album regroupant des « faces B », reprises ou inédits de studio. Un manque de cohésion qui n’enlève rien au charme de ce « Black Pixel Ape », mais qui laisse un goût de trop peu… Le concept désiré avec « The White Pixel Ape » est trop artificiel pour fonctionner réellement. On aurait préféré un « Grey Pixel Ape » de 12 titres mais élagué des morceaux superflus présents sur chacun des deux albums, plutôt que 26 titres parfois trop formatés ou sans réel intérêt. Mais les enjeux commerciaux de 2 albums ne font pas forcément le poids face aux intérêts artistiques d’un seul…

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

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