/// CHRONIQUES
Date d'ajout : 30-09-13

Moby – « Innocents »

Moby n’a plus rien à prouver. Il a suffisamment de tubes interplanétaires à son actif pour pouvoir sortir les albums qu’il désire jusqu’à la fin de sa vie, voir de la suivante. Avec « Innocents », le new-yorkais semble se faire plaisir, avec les bons et mauvais côtés que cela comporte. Donc aucune révolution musicale, pas même une évolution, mais un album à tendance lounge qui accompagnera agréablement vos soirées branchées avec vos amis des années 90’s. 

Une chose est certaine, Moby a créé un son qui lui est propre et que l’on retrouve à chacune des mesures de ce nouvel album : au menu, loops de batterie, samples de voix, et surtout ces fameuses et énormes nappes (créées à partir des fameux synthétiseurs Yamaha SY si vous voulez briller en société). Tout cela tourne sur 4 accords, souvent un brin grandiloquent et pompeux, mais force est de constater que tout cela fonctionne bien.

L’instrumental « Everything that rises » ouvre superbement l’album. La boucle est porteuse et monte lentement en puissance, et cette ambiance toute en demi-teinte fait plaisir à entendre. Moby est dans la place. C’est d’ailleurs le parti-pris sur une grande partie de ce nouvel album, à savoir une atmosphère électronique feutrée, planante à l’image de « The Lonely Night » et sa boucle rythmique portée par la belle voix grave de Mark Lanegan.

C’est d’ailleurs une autre particularité de ce « Innocents ». Moby multiplie les participations comme il ne l’avait jamais fait auparavant. Cold Specks prête un peu de son agréable voix soul sur « A case for Shame » et « Tell me », et on pense à Morcheeba pour des titres légèrement trip-hop. Mais quelque soit le style abordé par Moby, il a toujours cette tendance à tout ramener vers de l’électro trop grand public systématiquement remplie de nappes et d’effets un peu faciles. Par moment on se laisse volontiers prendre au jeu comme sur « Almost Home » ou la ballade « Dogs » qui clôture l’album, mais d’une manière générale, les compositions de Richard Melville sont un peu trop légères pour qu’on soit bluffé, voir juste surpris. Tout cela reste très lisse, et donc facilement écoutable, mais sans grand relief.

« Innocents » défile avec plaisir sans que l’on ne s’en rende vraiment compte, avec ces bons moments comme le très contemplatif « Going Wrong », mais aussi quelques beaux trous d’air, comme « The perfect life », insupportable single commercial avec Wayne Coyne des Flaming Lips. Choeurs gospel, mélodie entendue mille fois et clappements de mains : impeccable pour vendre des voitures mais irritant au plus haut point. Autant passé directement à « The Last Day » qui semble être un titre oublié de la période « Play » avec ce sample de voix et surtout la belle partie vocale de Skylar Grey.

« Innocents », c’est le genre d’album qui peut tourner des heures en fond musical sans que l’on s’en lasse, tant qu’on ne l’écoute pas de trop prêt. Puis vient la seconde étape où l’on se demande si ce n’est pas le même morceau qui passe en boucle. Mais un morceau plutôt bien foutu. Qui ressemblerait un peu à du Moby, non?

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com

En savoir plus sur Moby

Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production