Après s’être égarée dans sa période « femme-Marylin » avec son album « Regarde-moi », Lorie nous revient, comme au bon vieux temps de « Sur un air latino », avec « Danse », un album de reprises ensoleillées.

Le cas de Lorie est paradoxal : on a envie de l’aimer, elle est charmante et a un potentiel sympathie indéniable. Elle est même parfois touchante quand elle « danse avec les stars ». Le problème vient plutôt des moments où elle chante…

On avait eu un avant-goût de cet album avec le clip du « Coup de soleil » de Richard Cocciante en version latino. Tout l’album use donc ce principe, à savoir reprendre des morceaux connus de tous à la sauce salsa/samba, avec un zeste de gros beat et de rythmiques electro histoire de moderniser le tout.

Passons sur le choix discutable des titres tel que « Les divas du dancing », unique tube de Philippe Cataldo dans les années 80, ou « Soleil » de Dalida… à croire que le seul critère de sélection ait été le nombre de répétitions du mot « soleil » dans le texte. Le réel problème de cet album de reprises est une uniformité dans les arrangements: tout est fabriqué dans le même moule, avec le même ordinateur en guise de batteur, la même section cuivres, les voix doublées et les breaks pseudo hip-hop…

Au final, on confond « L’amour à la plage » de Niagara, avec « Sous le soleil de Bodega » des Négresses vertes. On sourit en entendant du ragga façon Shaggy « Boombastic » dans « Soleil de ma vie », et on finit par rire de bon coeur sur « Tropique » et sa voix de rappeur californien qui nous susurre à l’oreille « it’s a brighter day Lorie ». C’est sûr, pour donner le sourire, cet album fonctionne.

On a quand même notre quota de ballade sauce latino avec « Petite fille du soleil » de Christophe et « Toi et le soleil » de Claude François (qui est déjà une reprise de « I can see cleary now » de Johnny Nash…). Donc même recette: guitares hispanisantes et choeurs RnB d’ascenseurs. Dans les meilleurs moments, on peut penser à la bande originale du Roi Lion 2 (pas le 1er avec Elton John, l’autre, sorti seulement en VHS à 5 euros), mais le tout ne parvient même plus à retrouver la naïveté qui pouvait faire taper du pied sur « Je serai ta meilleure amie » : c’est formaté et sans aucune inspiration.

Bref, rien ne ressort véritablement de cet album. On en vient presque à plaindre une Lorie forcée de reproduire une recette qui à fait son succès il y a de ça 10 ans, mais qui ne fonctionne plus aussi bien quand on a 30 ans et qu’on a pas les atouts d’une Jennifer Lopez…

Tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est peut-être de trouver un compositeur qui saura lui ouvrir les yeux pour lui faire rejoindre le rang déjà plus honorable des Julie Zenatti ou autre Natasha St-Pier. « Allô? Calogero? T’es dispo? »

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com