La Fête de la musique a 30 ans ! Retour sur l’historique de cette manifestation culturelle populaire. Qui l’a instaurée ? Pourquoi ? Et où en est-on aujourd’hui ?

Tout bon amateur de musique qui se respecte attend chaque année avec impatience le 21 juin. C’est aujourd’hui que petits et grands, amateurs et professionnels célèbrent ensemble leur passion. La Fête de la musique est un événement incontournable où le temps d’une soirée, on oublie les soucis, les tensions, les querelles. Tout ce qui compte ce soir-là, c’est de se laisser emporter par les vibrations qui stimulent notre cerveau, notre coeur, notre âme.

Si cette intro sent l’eau de rose, il n’en reste pas moins que la Fête de la musique est bel et bien fédératrice. On se rassemble aux sons des larsens et des amplis saturés dans les rues du monde entier. Un seul mot d’ordre : vibrer.

La toute première édition de la Fête de la musique remonte au 21 juin 1982, même si elle n’a été officialisée que l’année suivante. Avec toujours un bon prétexte pour faire la fête, ce sont les français qui, cocorico, sont à l’origine de cette manifestation culturelle.

Les premières notes griffonnées

Les tout débuts de la Fête de la musique remontent à 1976, lorsque Joel Cohen, musicien américain employé à France Musique, propose un nouveau concept à la station de radio. Pourquoi ne pas organiser des « Saturnales de la Musique » les soirs de solstices d’hiver et d’été ? L’idée serait d’entendre en live une succession d’artistes sur les ondes de France Musique le temps d’une soirée.

Le projet est mis en stand-by jusqu’à ce que Maurice Fleuret, journaliste et organisateur de spectacles, reprenne le flambeau. Il avait déjà ses Journées de musique contemporaine à Paris entre 1967 et 1974. L’idée de Joel Cohen s’inscrit dans la démarche de démocratisation culturelle de Maurice Fleuret. Celui-ci, devenu Directeur de la Musique et de la Danse, reprend les grandes lignes du projet en le déclinant sur tout le territoire. C’est ainsi que sous l’impulsion du nouveau Ministre de la culture, Jack Lang, il instaure la Fête de la musique en France.

Pourquoi le 21 juin ?

Le 21 juin, c’est le solstice d’été. C’est-à-dire le moment de l’année où le jour est le plus long et la nuit la plus courte. Les organisateurs ont choisi cette date car elle symbolise l’arrivée de l’été, le début de la moisson et le sacre de la Nature. Dans la tradition, cette période de l’année a toujours été le théâtre de célébrations populaires en tout genre : les feux de la Saint-Jean, les nuits blanches, etc.

Internationalisation

Trois-quatre années suffisent pour que d’autres pays européens adoptent cette célébration. 1985, c’est l’Année européenne de la musique et la Fête de la Musique fait son apparition chez nos voisins.

En 1997, les grandes villes comme Berlin, Budapest, Barcelone, Istanbul, Liverpool, Luxembourg, Rome, Naples et Prague signent la Charte des partenaires de la Fête européenne de la Musique. La manifestation est définitivement instaurée en Europe et ne tarde pas à s’exporter outre-Atlantique. D’abord à San Francisco et Manille (Philippines). Puis à Amsterdam et New-York en 2007. Aujourd’hui, la Fête de la musique est présente dans plus de 350 villes et 130 pays à travers le monde.

S.L.