Découverts lors du printemps de Bourges, Dissonant Nation trace son sillon dans le rock français via la sortie de leur nouvel EP « La chanson que tu préfères ». En un mot Rock!

C’est d’ailleurs avec le titre éponyme « La chanson » que débute cet EP. Et tout de suite, on prend rapidement la mesure du talent du trio. A peine 20 ans et déjà un sens aiguë des structures et du son.

Bordé de riffs plus addictifs les uns que les autres, ce morceau tube en puissance nous balance en tête 2min51 de rock virant sur la pop. Bien qu’apparemment sucrée, la musique des aubagnais devient au fur et à mesure de l’écoute de l’EP amplise d’un acide dont on ne se lasse pas de se délecter.

Arrive « Barbie & Ken », dont le son rappelle la scène underground rock parisienne des années 80 qui a vu l’émergence des Wampas et autres Béruriers Noirs. Très dansante, violente, énergique, sans illusion : tels sont les adjectifs qui collent le mieux à leur musique.

Ces trois là ont un son et une façon de composer très minimaliste et très brute. ça dépote et on en redemande.

Bien que très à l’aise dans la langue de Molière (une gageure par les temps qui courent), Dissonant Nation se permet des incursions en langue anglaise plutôt réussies. « We play we are » entre punk et rock, use et abuse des sons et structures grunges avec des solos très courts et très crades au son à écorcher les oreilles pour notre plus grand bonheur. ça tape, ça crie, bref c’est rock !

C’est avec « Ziggy 1973 », en hommage au personnage tué par David Bowie, que le groupe termine cet EP. Ce titre, à mon sens le plus abouti de l’EP, nous fait penser aux très bons débuts de Téléphone ou à la période rock d’Higelin avec cette voix qui rappelle beaucoup Bertignac et ces arrangements très rock sans concession posés sur une voix revendicatrice.

Bien loin de l’image des baby rocker des années 2000, ces 3 là nous prouvent qu’il est toujours possible de faire du véritable rock français sans concession et sans que cela sonne ridicule ou cheapos. Véritables boules d’énergie, ces 3 aubagnais n’ont de Dissonant que le nom.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com