Voilà près de 10 ans que Charles-Baptiste nous propose sa vision de la chanson française. Avec ce nouvel album intitulé « Grand Enfant », le français nous propose une plongée dans les méandres des relations familiales avec un sens de la formule qui fait mouche. Dans cet album, Charles-Baptiste cisèle des compositions haute couture avec des textes poignants. Sa musique, superbement travaillée, nous plonge dans un univers de variété française de grande qualité, où l’émotion est au cœur de chaque note.

Dès « Dimanches » , le français nous accueille dans l’intimité familiale, où les tabous sont abordés avec une sensibilité qui rappelle la douceur des cordes d’un orchestre. Les arrangements musicaux évoquent une toile subtile, tissant une expérience sonore qui résonne avec la complexité des relations familiales. Dans une instrumentation au feutré de rigueur, Charles-Baptiste construit une pop bourgeoise extrêmement addictive où le ton est donné dès les premiers accords.

Subtile et élégante, la musique du français construit une sorte de cocon à la culture omniprésente. Le piano majestueux accompagnée d’orchestrations riches évoquent des cordes délicates et nous donne à voir un artiste capable d’une légèreté qui nous fait frissonner. S’amusant d’une instrumentation aux rondeurs orchestrales, le français se plait à nous entrainer dans une variété française très Maritie et Gilbert Carpentier sur le très beau « Brothers and Sisters ». 

Enregistré en partie dans sa maison familiale du Béarn, ce nouvel album s’imprègne des histories de familles, des douleurs et des questionnements propre à chacun. Doucement critique que ce soit sur la famille (le cruel et réel « Dodo », le jouissif « Tonton ») ou sur la société « Grande Fille » , Charles-Baptiste s’ouvre à nous dans un ensemble de textes et de compositions qui nous font frissonner. Touchant du doigt l’universalité des sentiments filiaux, il nous propose avec ce « Grand Enfant » un voyage entre poésie et réalisme qui atteint son paroxysme sur le magnifique « Grand Garçon » qui le voit partager la scène avec Nicolas Mathieu.

Avec ce 3ème album, Charles-Baptiste dessine une vision tendre et grinçante d’une société en prise avec ses propres démons. Dans un texte limpide, il donne une vision tranchante d’une France périphérique en perte de repère. Cultivant une qualité des textes et une orchestration très 70’s, le français nous livre peut-être son meilleur album. Transcrivant avec sincérité ses fêlures et faiblesses, le français nous propose un album excessivement personnel. Dans une instrumentation faisant vibrer une orchestration riche en corde, Charles-Baptiste construit un écrin à la chanson française en majesté

Nos coups de  : DIMANCHES, GRAND GARCON, TONTON

Note : 8.9/10

Arnaud Le Tillau
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