Nous l’avions laissé en 2017 avec un premier EP très prometteur qui nous avait complètement charmé. C’est donc 5 ans plus tard qu’Alexia Gredy nous revient dans un premier album intitulé « Hors Saisons ». Dans une pop scintillante, la jeune mulhousienne nous enivre de sa musique élégante et sophistiquée. Produit par Benjamin Lebeau, ces 11 titres puisent dans une variété pop extrêmement précise fruit d’un travail acharné de plusieurs années où l’esthétique et la rigueur de l’artiste française prennent le dessus pour le plus grand bonheur de nos oreilles. 

Dans une variété pop, en français dans le texte, Alexia Gredy nous sert un premier titre « Vertigo » superbement conçu. Sur une batterie qui prend toute la place, la jeune française s’insère dans chaque interstice pour mieux nous entrainer dans une pop envoutante. Dans une mélodie à la délicatesse folle, Alexia Gredy signe une composition très haute couture à l’élégance abrupte. Cultivant un art de la beauté, la jeune française dessine une pop à la complexité exquise et au phrasé doux qui nous emporte dans son flow. Dessinant une rupture avec tact, elle nous happe de ses sonorités exquises avec un sens du détail qui fonctionne à merveille sur une version remixée signée Yuksek . 

A l’image de cette pochette scintillante, Alexia Gredy expose sa fragilité sur fond de compositions profondes. Dans des textes susurrés, la jeune française dessine une pop superbement travaillée. Il y a chez la mulhousienne une complexité tortueuse rappelant beaucoup Alex Beaupain dans cette façon de présenter simplement une complexité tremblante. De sa voix à la douceur strict, Alexia Gredy donne à ses compositions une direction intimiste « Balader dans les roses ». Construisant des compositions au feutré dynamique, Alexia Gredy nous happe de sa pop mi ronde, mi tranchante. 

D’une main de fer dans un gant de velours, la jeune française trouve sa voie dans une variété aux sonorités unique. Possédant une véritable élégance dans ses rythmiques et ses mélodies, la musique de la française réussit à trouver une cohérence folle au travers de sonorités toujours très modérées. Plein d’une rondeur un peu froide, cette musique nous perd dans une variété froide et inspirante. Plus proche de Christine and the Queens que de Clara Luciani, la jeune Alexia Gredy nous propose une musique très léchées qui nous happe de son esthétisme travaillé. A l’image du mannequinat dans lequel elle a pu faire ses premières armes, elle garde ce goût prononcé pour une beauté exquise et pointue. A l’aise dans une électro très Sébastien Tellier sur « Un peu plus souvent », elle expose son travail dans un écrin à la beauté sidérante, presque intimidante.

 Il y a dans ce « Hors Saisons » un mélange chaud/froid qui fonctionne à merveille. Naviguant entre des sonorités très rondes, une production au millimètre et une voix 60’s à la distance sensuelle, Alexia Gredy construit un album haute couture où les arrangements n’en finissent pas de sublimer des mélodies entêtantes. Dans une musique très travaillée, elle met de la distance et nous émeut de son approche effilée à la beauté intransigeante. La jeune française transforme une variété francophone en un objet artistique à la cohérence folle. Travaillant un background très puissant, elle porte haut sa voix susurrée dans un mélange électro pop aux sonorités rondes.

Nos coups de  : VERTIGO , UN PEU PLUS SOUVENT

Note : 8.5/10

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com