Memory Tapes – « Grace/Confusion »

Memory Tapes, c’est tout d’abord un seul homme, Dayve Hawk, mais à l’écoute de son nouvel album « Grace/confusion », on constate que le jeune américain de 28 ans cache de multiples facettes.
Certes cet album ne comporte que 6 titres, mais ils oscillent entre 5 et 9 minutes, et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est riche, très riche. On a parfois l’impression d’entendre 4 morceaux distincts sur la même piste tellement la structure de certains titres est alambiquée. Mais qui dit alambiqué, ne veut pas forcément dire inabordable : en effet les mélodies sont à classer dans la catégorie pop, le tout soutenu par des arrangements synthétiques qui nous ramènenent quelques années en arrière.
On alterne des parties pop chantées façon The Cure ou Joy Division comme sur « Safety », avec de longues plages instrumentales comme sur « Sheila », sans doute le morceau-phare de cet album. On passe d’une partie calme chantée (avec un timbre de voix assez proche de Roger Hodgson), à des parties instrumentales puissantes portées par des synthétiseurs leads très présents et mélodiques. Même chose sur le très bon « Follow me » qui clôture l’album : on commence le morceau d’une manière assez traditionnelle, pour ensuite monter en puissance et évoluer tout au long des 7 minutes.
C’est d’ailleurs l’aspect quelque peut déroutant de ce « Grace/Confusion ». A l’heure où la consommation de musique se fait de plus en plus sur internet, et qu’un artiste à 30 secondes pour convaincre avant d’être zappé, Memory Tapes demande à ce qu’on prenne le temps de l’écouter pour l’apprécier à sa juste valeur. »Neighborhood Watch » en est le parfait exemple et chaque écoute révèle un nouveau détail caché dans ce fourmillement de sonorités électroniques. C’est l’autre force de Dayve Hawk : malgré des arrangements complexes, on ne tombe jamais dans le mur du son froid et plein de reverbs de certaines pseudo-futures stars de l’electro-pop. Malgré les machines, le tout reste fondamentalement humain, tel Kraftwerk arrivant à faire passer des émotions à travers son « Man machine ».
Ce « Grace/Confusion » est donc à découvrir d’urgence et mérite vraiment qu’on s’y attarde, sous peine de passer à côté d’un excellent album.
Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com




































BIRRD – « Take Off » : Notre Avis
Andrea Laszlo De Simone – « Una Lunghissima Ombra »
Bruit ≤ – « The Age of Ephemerality »: Notre Avis
Feu! Chatterton – « Labyrinthe » : Notre Avis
The Hives – « The Hives Forever Forever The Hives » : Notre Avis
Ela Minus – « DIA » : Notre Avis
Déportivo – « Reptile » : Notre Avis
Romain Muller – Azur : Notre Avis
Ultra Vomit – « Ultra Vomit et le Pouvoir de la Puissance » : Notre Avis



/// COMMENTAIRES