Bizarre Wampire avec un w? Non, c’est un « Wanna be vampire » du genre qui aimerait mais ne ferait jamais de mal à une mouche. Et effectivement la musique de Rocky Tinder et Éric Phipps nous ne agresse nullement. Au travers d’un son très synth pop elle réussit tout au plus à nous enivrer de son côté mélodique et délicieusement sucré.

Ce qui est sûr c’est que ce n’est pas la pochette qui m’a de suite donné envie d’écouter « Curiosity ». Seventeeco-ringarde à souhait, elle brosse un portrait assez peu réel de la musique des américains. Démarrant avec le titre « The Hearse », Wampire ouvre le bal si j’ose dire et nous lâche dans un son noyé de reverb et comblé de claviers plus planants les uns que les autres. Colorée et entêtante, ce premier titre n’en demeure pas moins troublant et certaines fois glaçant. En effet, en constante transformation le morceau voit l’arrivée de sonorité plus froides les unes que les autres, lorgnant parfois sur la BO de série B.

Dans une ambiance noyée de synthé, Wampire construit un écrin pop rock. C’est ainsi que « Orchards » ou « Spirit Forest » nous amènent leurs lots de sons au final assez classiques dans le marché pop actuel mais semblant être soumis à une folie dévastatrice. Les structures sont rapidement éclatées pour enchaîner ruptures et cassures rendant le tout très addictif.

Mais c’est littéralement avec « Giants » que les duo originaire d’Oregon nous fait entrer dans le vif du sujet. Au travers d’un son rappelant les fulgurances de MGMT couplé aux harmonies de The Smith Western, les américains nous dévoilent une facette hypnotisante et entraînante de leur musique. Alliant pour ce titre un rock assez dur et toujours cette piscine de claviers, Wampire nous sert un des meilleurs titres de l’album à la structure travaillée sans être alambiquée.

C’est toujours dans cette même veine rock que se poursuit l’écoute avec « I can’t See Why » et « Outta Money » où le duo semble vouloir adapter le grunge dans leur univers au final assez synthétique. On obtient ce style très caractéristique du groupe naviguant entre grunge électronique et surf music synthétique. Grands mélodistes, les américains réussissent sans difficulté à nous insinuer leur mélodie en tête.

Clôturant avec les très pop « Trains » ou « Magic Light » un peu plus mou en terme de rendu, Wampire nous sert une dernière perle pop avec « Snacks » à la structure en dent de scie et aux fulgurances bien venue dans un marché musical souvent trop lisse.

Au travers d’une atmosphère synthétique et cotonneuse, Wampire nous dévoile un album cohérent aux relents de rock. Mêlant habilement électro planant et pop rock noyée de réverb, « Curiosity » se pose en étendard d’une musique synth pop de grande qualité.

Arnaud Le Tillau
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