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Date d'ajout : 25-03-13

The Strokes – « Comedown Machine »

Chronique The Strokes - Quai Baco
On ne savait pas trop à quoi s’attendre avec « Comedown Machine », le 5ème album studio des Strokes. Les deux extraits connus ne livraient guère d’indices tant l’écart était important. « All the time » donnait dans le rock classique tandis que « One way trigger » était une ode aux années 80. La seule chose dont on se doutait, c’est que ce nouvel album serait très différent des précédents. Et ça se vérifie.

« Tap out », qui ouvre l’album, est encré dans cet esprit eighties qui plane sur une grande partie de l’album. Une caisse claire bien sèche, des guitares électriques en palm-mute et harmonies, la voix de Julian Casablancas haut perchée et le tout sur un rock un brin funky : c’est le credo plutôt sympathique et récurrent de « Comedown Machine ».

« One way trigger » avait déjà annoncé la couleur avec son riff 8 bits très discuté, mais qui au fur et à mesure des écoutes s’avère d’une efficacité redoutable. « Happy Endings » est dans la même veine, avec des parties de guitares travaillées, ludiques et fun. C’est très pop 80’s avec des décrochages rythmiques bien foutus. On avance un peu dans le temps avec « Welcome to Japan », toujours pop-rock, mais plus tourné vers les années 90 avec ses « ouhouh ». Le Bowie de « Let’s dance » n’est pas très loin. Le refrain est excellent, les guitares ciselées et ça tourne vraiment bien. A noter des solos particulièrement réussis, et ce tout le long de l’album, comme sur « One way trigger » ou « Tap out ».

Etonnement, on accroche moins sur « 80‘s Comedown Machine » pourtant titre rock et plus proche des débuts du groupe. C’est surtout le morceau suivant « 50 50 », qui marque les esprits avec ses guitares bourrées d’effets. C’est calme pour ensuite monter lentement en puissance et entrer dans nos têtes pour ne plus en sortir.

The Strokes "Comedown Machine" - Quai BacoLe niveau baisse ensuite avec le très moyen « Slow animals » au refrain agréable mais rien d’inoubliable. « Partners In Time » relègue les distorsions au placard pour laisser la place aux arpèges en son claire baignés dans de longues reverbs et delays, dans la plus pure tradition pop. On pense à Bono, aux Pixies, et le tout est saupoudré d’une bonne mélodie portée par la voix de tête de Casablancas qui, décidément se fait plaisir vocalement sur ce nouvel album. Bien que surprenante au premier abord, cette nouvelle manière de monter dans les aigus colle plutôt bien à la touche pop 80 qu’affectionne tant le leader des Strokes. On en vient même à se demander si « Comedown Machine » n’est pas plutôt un album solo de Julian Casablancas…

Qu’importe car le résultat est là. L’album se termine avec le morceau le plus surprenant, « Call it fate call it Karma », chanson passée dans un flanger bizzaroïde donnant un aspect rétro années 50’s. C’est totalement inédit de la part du groupe et c’est une agréable surprise comme on aurait aimé en avoir un peu plus.

« Comedown Machine » n’a en effet rien de révolutionnaire mais marque une évolution notable dans le style des Strokes. C’est un sacré bon album plein de pop groove et fun très 80‘s et de guitares malines et léchées. L’omniprésent Julian Casablancas plane sur tout l’album et sa voix de tête peut parfois énervée, mais le groupe semble prendre du plaisir à jouer, et nous avec. Pourvu que ça dure.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com


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