/// ACTUALITÉS
Date d'ajout : 29-08-12

Pour la réintégration de la flûte à bec au collège

Depuis 2011, l’apprentissage de la flûte à bec au collège n’est plus obligatoire. Peut-être parce que la pratique de cet instrument était un supplice, pour les enfants comme pour les parents. Mais est-ce vraiment une bonne chose ?

Flûtes - Quai Baco

La tremblote au moment de jouer devant toute la classe, les répétitions interminables les veilles d’examens qui rendent fous ceux qui les subissent, le doigt qui ripe au moment de passer le Do dièse ou encore un filament de bave qui s’écoule de la flûte, c’est pour ces petits moments de bonheur que la flûte à bec devrait être réintégrée au collège.

Dans un cours de musique, il y avait deux catégories de joueurs de flûtes.

Les puristes, ceux qui avaient une flûte en bois qui se transmettait de génération en génération. Ah, cette sensation de bois moite en bouche… La salive dans la famille, ça avait quelque chose de sacré qu’on se transmettait entre frères et sœurs.

Flûte - Quai BacoDe l’autre côté, il y avait les enfants uniques ou ceux qui s’inscrivaient plus dans l’air du temps. Pas de flûte en bois pour eux, le plastique remplaçait l’authenticité. La flûte en plastique et sa solidité légendaire… Pas assez robuste pour un enfant de 6 ans qui la cassait à chaque récré, il en fallait une bonne demi-douzaine pour espérer boucler l’année.

Et puis il avait le fameux examen de fin d’année. Là encore, deux types d’élèves s’opposaient.

L’enfant modèle, de sexe féminin dans 95% des cas, surdouée en géographie et en mathématiques, ne pouvait qu’exceller aussi en musique. Celle qui se faisait surnommée la « lèche-cul » rendait une copie impeccable au moment de l’examen. Jamais une fausse note, le rythme et la respiration maîtrisés, l’art de la flûte n’avait pas de secret pour elle, au grand dam de ses petits camarades. Heureusement, il y avait les cours de sport pour faire baisser sa moyenne…

A l’opposée de celle qui réussit tout ce qu’elle entreprend, le timide de la classe touché par une crise de Parkinson en plein examen avait fort à faire pour espérer ne pas être ridicule. Il suffisait au professeur de mentionner son nom pour que les autres élèves se retournent, ne voulant surtout pas manquer le craquage à venir. Dès la première note, le doigt suintant de cet élève en difficulté bien en chair installé au dernier rang glissait sur le trou et la flûte partait dans les aigus. Ni rythme, ni mélodie. A se demander même s’il jouait un morceau qui existait. Plus les notes s’enchainaient et plus les camarades se marraient. C’était son moment de solitude, celui qu’il redoutait plusieurs mois en avance.

Les cours de flûte à bec ont laissé des souvenirs intarissables et font partie de ces moments anodins qui forgent un homme, un caractère. Savoir que cette rentrée 2012 s’effectue encore sans la pratique de la flûte au programme permet aux plus anciens d’entre nous de dire avec fierté : « La flûte à bec, oui, j’y étais ».

S.L. & A.M.


Copyright : Quai Baco Stimuli - Mentions légales - S'abonner - Contact Pro - contact@quai-baco.com - Quai Baco Production