« The Moths Are Real » est le troisième album de Serafina Steer, chanteuse dont la particularité est de s’accompagner d’une harpe. Mais s’arrêter à cette accroche facile serait extrêmement réducteur.

S’il fallait comparer Serafina Steer, on pense en premier lieu à des chanteuses folk dans la veine de Joan Baez, comme avec « Ballad of Brick lane » superbe ballade avec harpe/cordes et choeurs tout en douceur. Mais la grande classe de la jeune harpiste, c’est de créer autour d’elle un univers et un son qui lui sont propres. Toujours léger et d’une étonnante facilité, comme sur « Lady fortune » où elle mêle sa harpe à une batterie légère et à des synthés analogiques : c’est riche, mélodique et ça envoie avec trois fois rien.

Elle se permet même une incursion disco très réussie avec un »Disco compilation » à la harpe… mais ce sont les titres plus calmes et aériens qui marquent le plus cet album.

Toujours très justes, les mélodies font mouches, et le son typique de la harpe ne prend jamais le pas sur les compositions, servant à merveille la voix de Serafina Steer. Soutenue de cordes (le très beau « Night before Mutiny » et son superbe arrangement), et parfois doublée à la manière de Cocorosie par exemple, cette voix typique, douce et ronde ne s’énerve jamais, n’en fait jamais trop et reste au service des mots et de la mélodie. Côté voix, à noter la participation du grand Jarvis Cocker de Pulp sur le très réussi « The Removal man », chanson étonnante à la mélodie entêtante. Jarvis Cocker est aussi le producteur de cet album, on a vu pire question référence.

Des mélodies envoutantes dans un univers éthéré et aérien: tel pourrait être la définition de « The Moths Are Real », un album hors du temps et hors-norme comme on aimerait en voir plus souvent.

Marty Tobin
marty.tobin@quai-baco.com