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Date d'ajout : 17-06-21

Olivier Marois – « Hosannas » : La Chronique

Anciennement prof de tennis, c’est sur le terrain de la chanson française qu’Olivier Marois s’épanouit le mieux. De sa voix granuleuse, le parisien nous propose un premier EP cousu main à la pop francophone hypnotique. Travaillant une prose de la répétition il nous fait vibrer au travers de 5 titres profonds. Cultivant une pop orchestrale tout en gardant une sincérité de tout les instants, le français dessine un EP frissonnant. 

Dès les premiers accords de « J’veux juste pas que tu t’arrêtes » on se retrouve embarqué dans cette chanson française granuleuse que la voix gutturale d’Olivier Marois nous rend tout de suite enveloppante. Dans une sorte de liste à la Prévert, le français compose une ode à l’amour dans ce quelle a de plus fugace et de frissonnant. Proposant une musique à la brutalité harmonique, il nous entraine avec simplicité et violence dans un tourbillon de bonnes ondes. Cette voix mélange de cri et de brutalité saine, nous enfonce dans une atmosphère qui n’en finit pas de nous impressionner par sa grandiloquence intime et par la grandeur des sentiments qu’elle soutient avec vigueur. 

Il y a une instantanéité ainsi qu’une urgence dans ces titres qui avec peu font beaucoup. Mêlant sa voix écorché à une instrumentation au bancal addictif, Olivier Marois transpire le talent et nous en met plein les oreilles sur un « Wonderland » aux répétitions enivrantes. On aime de suite cette montée en puissance que l’on sent inéluctable et qui rapidement nous met les poils. Dans une efficacité électrique, le français s’adjoint les services de Talisco que l’on retrouve dans une grande partie des arrières plan et qui donne au tout cette puissance magique.

Le piano est le fil conducteur de cette musique à la simplicité toute relative « Libre et léger ».  Il y a une profondeur folle dans chacune de ces compositions. Que ce soit la voix grave ou l’accompagnement de Talisco tout confine à la grandiloquence assumée et diablement envoutante. A l’image de ce titre, la musique du français possède 2 faces l’une sombre et l’autre lumineuse séparées de quelques notes. Le résultat est une musique qui n’en fini pas de nous imprégner de sa grandeur soudaine et de son romantisme à la noirceur palpable. La légèreté scandée ici apparait en contraste avec une instrumentation à la brutalité harmonique. 

Mélangeant les arpèges d’un Yves Simon et la brutalité d’un Renaud et saupoudrant le tout d’une électro pop orchestrale, Olivier Marois nous propose une musique à nulle autre pareil. Inspiré de ses contemporains tout en gardant une personnalité forte, cet EP nous gargarise du timbre unique du français. On se laisse prendre au jeu de cette musique qui n’en finit pas de nous tourner en tête grâce à ces gimmick aux harmonies folles. Assumant parfaitement sa recherche du slogan fort, Olivier Marois dessine une musique superbement travaillée dans laquelle les mots sont autant de flèches. 

Dans un « Hosannas » à la force fiévreuse et à la sueur addictive, Olivier Marois, adepte du slow tempo, dessine une musique dantesque dans laquelle l’instrumentation nous hypnotise de sa granularité. Il y a une forme de sincérité forte dans chacune de ces compositions. La voix est posée, mi chantée, mi parlée mais toujours présente forte sans réverbération, sans fioriture. Olivier Marois se montre tel qu’il est. Dans une sorte de puissance crue qui nous parle à tous, le parisien accroche une électro brutale et grandiose dans une chanson française dépecée de toute fioriture. Cultivant un art de la répétition à l’image d’un artiste comme Gaëtan Roussel, Olivier Marois ne multiplie pas les proses mais préfère la puissance de quelques mots. On est vite plongé dans cet océan à l’électro pop orchestrale qui s’assombrit au fil du temps et nous domine de sa puissance instrumentale.

Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com


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