Il y a de ça près d’un an, Canal + utilisait le single des Juveniles pour son Grand Journal et l’on découvrait ce groupe de Rennais qui sort en cette fin de printemps chaotique leur album éponyme. Travaillé, riche et synthétique, l’opus des bretons nous délivre 11 titres originaux purement électro.

C’est par un dépouillement synthétique et très travaillé que s’ouvre ce premier album. « We are Young », single de l’album, nous propose un son très brillant rapidement addictif. Les accents fluos et clinquants des années 80 ne sont pas loin. Résolument kitsch esthétique, les Juveniles font la part belle sur ce titre aux sons synthétiques vintages.

Car c’est bien dans un environnement dominé par les synthés que s’épanouit l’univers des Français. Assumant complètement leur côté aseptisé, ils réussissent à rendre le tout très brillant et presque rock sur un titre comme « Strangers » rappelant furtivement les meilleurs éléments de la French Touch que sont Daft Punk et Justice.

Travaillant dès les premiers morceaux sur un dépouillement artistique très sophistiqué rappelant un peu Cure sur « Logical », les français semblent pourtant s’enfermer dans une structure très classique qui peine à convaincre.

Et pourtant ces jeunes sont clairement capable du meilleur. C’est ainsi que l’on oublie rapidement ces passages à vide avec l’arrivée de « Fantasy » possédant une intro enivrante à plus d’un titre, dansante et sautillante à souhait dans un style électro funky décidément très à la mode. Voix, choeurs construction, tout est réalisé à la perfection et on se prend vite à taper du pied.

Cela n’empêche pas Juveniles de travailler constamment cette esthétique sonore de manière très rigoureuse sur « Summer Night ». Mais dès « Washed away », on ressent une sorte de décrochage. Malgré leurs impacts et leurs puissances, les titres se font de plus en plus froid et rigoristes. Parfois pompeux, voire pédant sur « Elisa » ou un brin lassant sur « Through The Night », les Français semblent se perdent dans une électro un poil classique et déjà entendue. Enfin c’est « Adriatique » qui a raison de notre assiduité proposant une sorte de groove gluant et mièvre.

Ce premier album de Juveniles apparaît tout de même comme un très bon galop d’essai apportant nombre de tubes en puissance. Addictif et dansant en début d’album, on est malheureusement déçu de cette fin très hétérogène combinant des titres électros et funks un poil mous voire lassants. Ecueils compréhensibles pour un premier LP, le duo risque fort de rapidement monter dans l’organigramme de l’électro française.

Arnaud Le Tillau
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