David Carretta – « Nuit Panic »
Véritable légende de l’électro en France, connu des seuls initiés, David Carretta n’avait pas réalisé d’album solo depuis 10ans. C’est donc avec gourmandise que l’on se plonge dans cet album possédant une empreinte électro très 80’s aux couleurs flashy et aux sonorités acides. Avec un sens du clubbing, le français dessine mieux que quiconque une électro au vintage travaillé mêlant base 80’s avec des pointes acides très 2000’s.
Dans un premier titre résumant peu ou prou son approche d’une électro analogique, le français construit une premier composition « Visage » flashy et dynamique pleine de cette approche paillette du début de l’électro. Avec un sens assez bluffant de la construction, il dessine sur ce premier titre une approche complètement hypnotique d’une musique baignée de synthétiseurs aux sonorités acides et puissantes. Multipliant les bonnes idées dans une bande son très 80’s il ouvre avec fracas un album entièrement dévoué à son univers.
Déployant une sorte de New Wave un peu rude, le français esquisse des morceaux puisant dans les effets stridents et brutaux des 80’s. Très acidulée, la musique de David Carretta s’inspire pleinement d’une époque où l’électro se cherchait. On y retrouve cette singularité, ce côté extrême dans l’utilisation d’une musique complètement synthétique où les claviers se superposent pour imposer une sorte de magma puissant extrêmement efficace à l’oreille. Martial dans son approche sur un titre comme « Dark Candies » nous rappelant une électro allemande , il réussit à nous enivrer de mélodies travaillées qui fonctionnent plutôt très bien.
Il y a une sorte de retour vers le futur dans cette musique qui use et abuse des sonorités glacées des synthétiseurs de l’époque. Remettant au goût du jour cette musique acide à l’extrême, il réussit à rendre ce mélange extrêmement dynamique. Jouant sur la nostalgie de sonorités extrêmes comme sur la découverte d’un univers à l’électro puissante, David Carretta s’amuse avec beaucoup de doigté dans un style qui pourrait vite être à double tranchant. Pourtant grace à une approche excessivement bien travaillée et un soin dans la puissance électro, le français trouve sa voix à grand renfort d’une électro riche et dansante.
Se démarquant pleinement de la French Touch par son approche brutale et acide, la musique de David Carretta dessine avec un sens du rythme et de la composition des titres puissants et superbement exécutés. Avec régularité, David Carretta puise dans l’époque des 80’s ses fulgurances, ses débordements, ses moments de grâce pour mieux dessiner des compositions collant à la peau. Difficile de rester insensible à cette musique martelée avec régularité dans un tout flashy et brillant. Avec David Carretta, KraftWerk rejoint Jean Michel Jarre pour un rendu aussi bien experimental que grandiose.
Arnaud Le Tillau
arnaud.letillau@quai-baco.com
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